3
Le cabot teint
J’ai toujours gardé une grande tendresse pour Nicolas Cage, enfin, le mien, celui des années quatre-vingt, le jeune gosse un peu barré qui enquillait les films originaux sans être sûr de pouvoir...
Par
le 14 mai 2014
47 j'aime
18
Critique n°354: Humanité.
Joe est un film de David Gordon Green dans lequel on retrouve Nicolas Cage et Tye Sheridan. C'est un film sorti en 2014. Le film raconte l'histoire de Joe, un gars en quête de rédemption qui va rencontrer un jeune garçon nommé Gary. Tous les deux vont tisser un lien très fort, un lien père/fils. Retour sur un film dans lequel le monde nous frappe en pleine poire.
C'est le premier film que je vois de Green, un réalisateur pas très connu en métropole mais réputé aux Etats-Unis. Je vais tout d'abord donné ma première impression sur le film avant de rentrer dans le détail. Globalement, j'ai trouvé le film très bon; l'histoire est dure mais belle, la violence est utilisée à bonne escient et les acteurs sont ultra convaincants. Voilà donc pour mon impression générale du film.
Je vais maintenant rentrer dans le détails. Je vais commencer par parler de la violence du film: On peut presque dire que c'est le personnage principal du film, la violence est omniprésente durant tout le film mais elle n'est jamais gratuite. Il y a bien sur des scènes de violence pure, où on voit les personnages s'en prendre plein la tête. D'ailleurs, la scène d'introduction du film est une de mes préférés:
Dès le début du film, on se prend une baffe en plein face et la mise en scène est ultra importante dans cette scène d'introduction. On voit le personnage de Gary et celui de son père et on sent directement la tension entre les deux personnages et le fait que Gary se fasse frapper sans qu'on puisse voir son visage durant les 3-4 minutes de cette scène d'introduction veut dire que David Gordon Green a voulu nous placé dans le peau du personnage de Gary comme si on prenait la baffe à la place de Gary de manière à nous faire comprendre, cela pourrait très bien vous arriver.
Mais l'utilisation de la violence dans le film n'est jamais gratuite, il y a toujours un sens précis. Que ce soit la violence de Joe, la violence de Gary, celle de son père ou bien même celle des chiens, il y a toujours une raison. Je sais que c'est difficile d'expliquer que la violence peut-être logique mais dans le film, c'est ce que Green a voulu nous montrer. Et plusieurs scènes sont là pour justifier cette idée.
Prenons tout d'abord la scène entre le père et le SDF: on sent une tension tout le long de la scène, on sait que l'affrontement est inévitable entre les deux personnages mais cela est justifié par Green par le fait que ces deux hommes sont dans la misère, laissant réapparaître leurs pulsions primitives, se battant pour survivre. Cela n'empêche pas que le personnage du père est une véritable ordure, un personnage que l'on peut trouver caricatural mais qui ne l'est pas, c'est malheureusement un portrait connu dans notre société actuelle, et peu importe la situation. Une autre scène, celle que je trouve la plus magistrale montre la torture qu'éprouve le personnage de Joe, et que sa seule échappatoire possible, c'est la violence. Cette scène est celle où il est à table en pleine nuit et sa copine vient le rejoindre: il explique qu'il ne peut rien faire et que ça l'énerve. Joe lutte contre ses démons, pour éviter la prison, mais il n'est un qu'un homme, et un homme bien, il ne supporte pas l'injustice et voir ce gamin dans une telle situation est pour lui insupportable. La position de la caméra dans cette scène est également importante car elle marque la distance entre la réalité et la fiction, elle nous rappelle que Joe est un personnage de fiction et que sa noirceur n'est que fictionnelle.
Voilà donc pour ce qui est de la violence, je vais maintenant parler de la relation entre Joe et Gary. Joe est joué par Nicolas Cage qui prouve une nouvelle fois que c'est un bon acteur et Gary est joué par le jeune Tye Sheridan, un grand espoir du cinéma américain. L'alchimie entre les deux acteurs est incontestable, leur travail face à la caméra est remarquable. Mais au-delà de la performances du duo, c'est le scénario est la conception des personnages qui est splendide. Une scène est là pour le prouver:
Cette scène est d'une puissance remarquable, c'est la scène où Gary va chez Joe après s'être fait exploser la tête par son père. C'est la seule fois dans le film où l'on constate que les deux personnages ne sont pas si différents l'un de l'autre: on découvre la noirceur du personnage de Gary et l'humanité du personnage de Joe: Joe veut protéger ce gamin coûte que coûte.
Joe est un personnage en quête de rédemption et Gary un personnage en quête d'amour, l'amour paternel que son père ne lui donne plus. Joe est en quête de stabilité, Gary lutte pour que sa famille possède une certaine stabilité. Ces deux là se complètent continuellement dans le film, c'est ce qui fait la beauté de cette histoire malgré l'importante violence dans le film. Les deux mènent un combat, un combat pour être homme dans un monde qui se durcit de jour en jour.
*En conclusion, ce film qui n'est pas très connu du grand public, résultat logique de l'interdiction aux moins de 12 ans justifiée, est un film qui nous parle d'un combat: celui des hommes pour survivre dans le monde qui se présente à nous: l'injustice, acharnement pour survire, Joe est un film important qui nous rappelle que certains hommes ne connaissent pas le confort que nous possédons. Nicolas Cage est parfait et rappelle au monde du cinéma qu'il est un bon acteur et le jeune Tye Sheridan donne une prestation éblouissante malgré un rôle difficile. Violent et juste, deux mots pour résumer Joe mais on peut également ajouter: courage, volonté, famille, démon, bref: humain. *
8
Écrit par
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Visionnage de 2017 Ordre Chronologique. et Bilan 2014: Du numéro 1 au ... ) liste évolutive.
Créée
le 27 janv. 2017
Critique lue 557 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Joe
5
Redneck rédemption
On ne reviendra jamais assez sur la force d’un apriori. N’attendez rien d’un film et il pourra vous enchanter pour simplement avoir su éviter quelques évidents écueils. Placez-en lui de forts espoirs...
Par
le 27 juil. 2014
36 j'aime
8
6
Tye hait
Joe est un film à l’image de son héros : borderline. Il oscille entre objet classique ennuyeux et scènes claque-dans-ta-gueule. Malheureusement, l’impression globale en sortant de la salle de ciné...
le 6 mai 2014
27 j'aime
5
Du même critique
6
Critique n°240: " On m'appelle Bodhi"
Je l'ai vu deux fois déjà, en avant-première et le jour de sa sortie et bah les deux fois j'ai pris une grosse claque en pleine figure. Ce film est extraordinaire et malheureusement, les gens vont...
Par
le 4 févr. 2016
16 j'aime
20
7
Critique n°216: " Tu t'éclates à Jumper partout mais tu n'as pas conscience de ce que fais"
Des surprises j'en ai vu pas mal depuis que j'ai commencé à regarder des films et surtout depuis que je suis en age de comprendre un film. Mais alors là, en voyant les critiques, les notes, les avis...
Par
le 3 janv. 2016
11 j'aime
8
Critique et Analyse de Sex Education (SPOILER)
Je vais pour une fois faire une critique un peu différente de ce que j'ai l'habitude de faire. En plus de l'aspect critique de cet écrit, je vais essayer de comprendre pourquoi cette série fonctionne...
Par
le 17 janv. 2019
10 j'aime
