Ce n'est pas forcément dans les vieux pots qu'on fait la meilleure confiture

Le vrai souci de John Carter, c'est que son histoire a été écrite il y a 100 ans et qu'elle a inspiré tout ce que l'on a pu voir jusqu'à aujourd'hui. Alors forcément, c'est dépassé, ça enchaîne les clichés (qui ne l'était pas encore à l'époque de Burroughs) et ça n'évite pas le kitch. Malgré cela, la matière restait bonne puisqu'il s'agit tout de même d'un monde nouveau et imaginaire dont la mythologie peut parfaitement être exploitée par le cinéma. Les technologies d'aujourd'hui permettent également de livrer un spectacle impressionnant, et en cela, le contrat est rempli.

Malgré tout, les attentes ne sont pas satisfaites pour de nombreuses raisons. La principale, c'est que justement ces passages spectaculaires envahissent le récit qui ne s'attarde pas assez sur ses personnages, dont la psychologie reste très basique (pour ne pas dire simple) en particulier pour notre John Carter qui fait, disons-le clairement, figure de demeuré. De plus, certains passages sont relativement bâclés, et on déplore le choix des acteurs principaux qui font de leur personnage deux êtres plats (j'attends toujours de voir Taylor Kitsch et Lynn Collins capables de me convaincre). Dommage, car face à eux, une série de jolis seconds rôles défilent, que ce soit Willem Dafoe ou Thomas Haden Church transformés en martien, Mark Strong dans ses habituels rôles de méchant inquiétant, ou Ciaran Hinds et James Purefoy qui retrouvent des rôles similaires à ceux qu'ils avaient dans Rome (César et Marc Antoine / Le roi et son général, le clin d'oeil paraît évident).

Au final, film sympa pour un type bon public comme moi qui n'attendait pas grand chose, et qui possède un petit capital sympathie de part la haine qu'il a suscité et son échec cuisant au box office. Cependant, ça ne valait certainement pas l'investissement pharaonique mis en jeu.