La fin du film est assez émouvante. Très joli plan tout en délicatesse, soulignant une mise à distance de l'enfant endormi dans les bras de Thelma, cadrée de manière hésitante au-delà d'une ouverture de porte en amorce, elle même adossée à une fenêtre se perdant dans la nuit et son flux lumineux indifférent d'automobilistes. Le réalisateur a le bon goût de ne pas sombrer dans les effusions lacrymales par la suite, et l'émotion reste entière.
Toutefois, le scénario m'a semblé manquer cruellement d'inspiration. Les plans fixes s'étirent souvent sans raison (le fils Yuri qui met une plombe à ouvrir une boite de conserve au couteau !). Les travellings en caméra portée dans le bidonville sont sur le principe une excellente idée mais les bribes de conversions qui s'échangent au cours des haltes, sont complètement insignifiantes.