John Wick, hormis dans la prononciation de son nom, respire, dès le début, la force, la puissance et toutes ces conneries viriles et badass de ces excellents films qu'on fait trop peu, et encore moins ces dernières années.
John Wick, c'est le film qui excite dès la bande-annonce, même si c'est Keanu Reeves le héros. Et c'est le film qui met bien dans l'ambiance à peine le générique de début achevé. John Fucking Wick est une putain de légende.
Bon, après, personne ne réfléchit vraiment dans ou devant ce long métrage. On assiste à un actioner bourrin et particulièrement fendard dans ses meilleurs moments. Les types se foutent sur la tronche à mains nues, se tirent dessus, pètent tout autour d'eux et semblent ne rien en avoir à foutre. En plus, le casting est un régal permanent de clins d’œil à toute une frange de réalisations audiovisuelles qui respirent le bon goût (John Leguizamo, Lance Reddick, Alfie Allen, Dean Winters, Clarke Peters).
Il faut relever les chorégraphies qui, si elles ne sont pas toujours crédibles, proposent quelque chose d'un peu original, à base de grappling, Pancrace et autres prises de luttes. C'est dommage qu'un type parvienne à se sortir de certaines clés impossibles à rater ou que John pressente les apparitions d'ennemis mais ça ne gâche pas trop le plaisir au cœur de l'action.
Ces chorégraphies sont toutefois à l'image du film dans son ensemble. John Wick est un putain de héros badass qui fait du badass à chaque instant ou presque. Badass jubilatoire, badass violent, badass en god mode. D'un autre côté, on est habitué à voir Néo filer des mandales à tour de bras. Le truc, c'est quand John Wick cesse d'être badass.
C'est là que les problèmes surviennent. Le scénario insipide malgré de super idées pas franchement exploitées (le mythe de l'Hôtel, les passeurs, etc.), les personnages sans aucune psychologie, les enjeux un peu pénibles, les intrigues sans chute, tout ça fait un peu tâche. Sans compter que franchement, si les types avaient un tant soit peu de jugeote, dès le début, ils auraient sacrifié le fils indigne et tout serait rentré dans l'ordre. On aurait évité quelques passages bien ridicules aussi.
Alors bon, John Wick fait bien marrer pendant une bonne partie de sa durée, on s'esclaffe comme des enfants attardés des punchlines ou de la mise en scène de la légende du gars qui, à 40 ans, en inspire plus que ta grand mère de cent vingt ans. Il n'est pas le film d'action définitif qu'on pouvait espérer sans vraiment y croire, mais c'est déjà un film honnête.