C'est pas encore le Wick End

Bon, autant le dire tout de suite, puisque c'est un second opus, on sait exactement à quoi s'attendre en allant voir ce film. On sait très bien en entrant dans la salle qu'on ne va pas voir un drame social avec un scénario ultra réaliste et dénonciateur de la société de merde dans laquelle on vit, avec des dialogues larmoyants et des prestations d'acteur bouleversantes qui leur refileront un Oscar (je me moque, mais je me le permets car c'est justement le genre de film que j'aime le plus habituellement). On sait parfaitement qu'on va avoir affaire à un film d'action cliché, avec avant tout de l'action pure et dure, aussi dure que l'est le mental du héros qui donne son nom au film, ou aussi dure que le sera la kekette des amateurs de combats parfaitement chorégraphiés et mis en scène (moi).

Bien entendu, on a vraiment un truc cliché. On a droit aux méchants en tous genre, avec les quotas habituels, à savoir un italien, une gonzesse brune, une gonzesse moins brune mais handicapée car elle est muette, un black (enfin, chocolat), un connard parfaitement blanc mais un peu plus vieux, un obèse, etc.. Bref, toute la panoplie de gros connards plus ou moins bad ass est là.
Bien entendu, on a vraiment un truc irréaliste. Le héros bute tout le monde, c'est le plus fort, c'est un dur à cuire, qui reste en pleine forme même quand on lui fait les mêmes trucs qu'il fait aux méchants alors qu'eux ils meurent, et qui parvient à éviter les balles en mode jeux vidéo en mode facile (ceux où les PNJ tirent comme des pieds et on se demande comment ils ont été recrutés)..
Bien entendu, on a vraiment un scénario absolument pas original et déjà vu 1 000 fois, qui n'invente pas grand chose et dont on devine chaque issue des minutes à l'avance comme si on l'avait écrit nous-même (ce qui aurait pu être le cas en fait).

Mais c'est pour ma part totalement pardonné. Pourquoi ? Ben parce que.
Parce que quoi ? Parce que ce héros a LA qualité primordiale et requise quand il veut faire oublier les défauts classiques de son film : un acteur qui transpire la classe et le charisme si fort qu'on le sent à des kilomètres à la ronde, j'ai nommé Keanu Reeves messieurs et messieurs (oui, bon, un peu mesdames aussi, parce qu'il faut avouer qu'il est pas mal le bonhomme).
Parce que quoi d'autre ? Parce que les scènes d'action, même si elles sont d'un irréalisme poussé à l'extrême, font preuve d'une merveille de réalisation et surtout de mise en scène. Là où par exemple, pour rester en 2017 (j'aime pas remonter trop loin), "Resident evil : Chapitre final" avait exactement le même but que ce film (le divertissement et rien d'autre, bordel) mais était mauvais même en ce qui concerne ce but à cause d'une réalisation absolument calamiteuse, "John Wick 2" est à mes yeux très séduisant en ce qui concerne ses scènes d'action parfaitement chorégraphiées et filmées, avec des actions très lisibles et donc agréables à regarder. On en prend plein les yeux et surtout on s'en rend compte, c'est aussi ça qui fait qu'une réalisation de film d'action est bonne ou non. On n'a même pas le temps de s'emmerder. Et puis en plus, en prime, on a droit à quelques punchlines pas mauvaises, même si j'ai entendu mieux.

Si on prend ce film pour ce qu'il est, sans essayer de le comparer à l'incomparable, alors il est excellentissime. Il faut aimer l'action, les effets spéciaux, les bastons, les fusillades, un peu les arts martiaux aussi. Le casting et la mise en scène, ainsi donc que la réalisation sont largement au niveau pour offrir un excellent divertissement. Meilleur que le premier épisode, même. A mon humble avis.