Il est clair qu'au vu des autres blockbusters vus récemment (« Pokémon : Détective Pikachu », Hellboy » « Aladdin » et autres « Godzilla II », « Joh Wick » ferait presque figure d'incontournable. J'ai apprécié dès le départ cet univers assez riche, ce monde parallèle et ses règles lui permettant pas mal de possibilités, cette logique de société secrète s'assimilant bien à ce monde d'assassins, à ses différents pays, villes que l'on ne manque pas de visiter avec plaisir, notamment depuis le second volet. D'ailleurs, dans un premier temps j'ai été pas mal séduit par ce « Parabellum » : reprenant exactement où il nous avait laissés, Chad Stahelski prend à la fois son temps pour nous poser la situation et les enjeux, nous replongeant avec aisance dans l'histoire avant d'accélérer très fortement le mouvement à travers des scènes d'action habilement chorégraphiées voire franchement inventives par moments, loin des montages illisibles que l'on nous sort presque systématiquement aujourd'hui.
On évite ainsi la redite pour offrir un « vrai » film, développant l'univers autant par son travail visuel (notamment sur les décors) que par de nouveaux venus, prenant bien en compte les événements précédents pour offrir des situations inédites et souvent intéressantes. Dommage, du coup, que le film n'assume pas pleinement cette dimension presque cartoonesque, les (trop) nombreuses bastons finissant presque par lasser, l'invraisemblable résistance du héros finissant presque à virer au « running gag ». Certes, celui-ci morfle pas mal, mais à force d'en faire une figure invincible, celui-ci perd de son intérêt, voire de son aura. J'aurais, d'ailleurs, sans doute été plus indulgent s'il n'y avait cette ultime opposition décevante et surtout ces dernières minutes presque en totale contradiction avec ce qui avait pu être développé dans les précédents opus, les ultimes images virant même franchement nanar... C'est aussi le problème de cette écriture trop inégale, fonctionnant à plein lorsque les échanges sont « suaves », beaucoup moins lorsqu'on nous impose un second degré souvent mal maîtrisé.
Maintenant, malgré cette longueur injustifiée, cette impression d'être arrivée au bout d'un cycle (ce qui ne sera pas le cas, un numéro quatre étant d'ores et déjà acté), je trouve que « John Wick Parabellum » fait une part du boulot, autant dans son approche formelle (notamment sonore, la bande-originale variée fonctionnant à plein) que son casting toujours aussi réjouissant, aussi bien les historiques (Keanu Reeves, Ian McShane, Lance Reddick, Laurence Fishburne) que les nouveaux noms : Halle Berry et surtout Asia Kate Dillon dans un rôle d' « administratrice » aussi glaçante qu'impeccable : une vraie bonne méchante, chose suffisamment rare aujourd'hui pour être saluée. Serais-je de la partie pour le prochain ? Rien n'est moins sûr, tant les créateurs semblent au bout du processus créatif, faisant de ce luxueux « numéro 3 » un plaisant eldorado pour amateurs du genre, à défaut d'être le grand film d'action espéré.