Avant, je me disais que ma vie était une tragédie. Je me rends compte que c’est une comédie.

Une production détaillant la transformation effarante et tragique d'un bonhomme sensible en un tueur psychopathe ? Quelle superbe idée ! Surtout que l'on ne parle pas de n'importe quel tueur, on parle bien du Joker, le célèbre tueur en série au rire démoniaque, l'ennemi juré du chevalier noir et l'un des plus grands et mémorables criminels de l'univers DC. Personnellement ! Ce n'était pas un film qui m'attirait spécialement (Concernant un visionnage dans une salle de cinéma), j'ai préféré attendre et le visionner tranquillement derrière un simple petit écran. En plus, je ne suis pas un grand fan du réalisateur, sans forcément dire que je n'apprécie pas ses productions.


C'est juste que les sujets qu'il aborde généralement dans ses longs-métrages ne m'attirent pas des masses, même si c'est bien traité et bien développé dans l'ensemble. Bien évidemment, un film centré sur un personnage potentiellement exploitable comme le Joker allait changer les choses. Avec une certaine curiosité, j'ai lancé le visionnage et sans surprise, c'est une production qui m'a procuré un plaisir impensable et magique à toute pointe de vue. La première chose que je découvre avec étonnement, c'est que le réalisateur a choisi d’installer une atmosphère stable et digne des grands films de Martin Scorsese, à savoir une violence considérable, une folie meurtrière inconcevable et une solide image de la criminalité qui peut régner dans une ville.


C'est sombre, macabre et triste, il y a tout ce qu'il faut pour créer une bonne base scénaristique, avec une belle assurance pour ce qui est de maintenir une tension sensible et palpable. Le spectacle est bien accentué avec les décors imposants d'une ville gigantesque et tentaculaire que l'on peut voir dans cette production, chaque situation inquiétante peut nous hypnotiser comme un rien. L'un des atouts majeurs de cette production très soignée des studios Warner Bros est l'interprétation hallucinante de l'acteur Joaquim Phoenix, il habite totalement son protagoniste, il exprime avec tact des sentiments intenses et ses agissements sont bien ceux d'un individu vivant avec des troubles psychologiques.


Ce dernier a largement bien mérité ses récompenses ou ses nominations, c'est une présence inoubliable et exemplaire, sans omettre son extrême maigreur qui affirme sans aucun doute la personnalité déroutante de son personnage (Un peu comme celui de Christian Bale dans The Machinist). Celui-ci a été bien dirigé par le réalisateur, comme tout le reste du casting avec un Robert de Niro particulièrement excellent dans le rôle d'un animateur d'une émission télévisée. La mise en scène est impeccable, chaque scène a sa propre signification et est justifiée et la conversion d'un être sensible en un tueur sadique est soigneusement bien détaillée.


Cette trame scénaristique est bien mise en avant avec l'environnement urbain qui l'entoure, surtout quand on ajoute des éléments urbains nerveux ou inquiétants comme la nuit ou la pluie. On visionne également une production avec un scénario qui n'a pas été négligé, on prend bien le temps de raconter une histoire qui mérite d'être bien racontée, en mettant l'accent sur tous les événements qui développent toutes sortes de problèmes psychologiques qui peuvent rendre vulnérable n'importe qui, comme la folie, le déni, l'ignorance ou la bêtise.


Néanmoins, j'ai trouvé le film un peu long dans sa durée et j'ai noté quelques exagérations dans certaines scènes. Cependant, tous ces petits défauts s'oublient très facilement au vu du reste qui est d'une efficacité redoutable. Et vu qu'on a connu pas mal de déceptions avec les studios Warner Bros, cette production avait un avantage incontournable et le réalisateur en a bien profité pour créer un environnement DC tel que le public l'attendait depuis toujours. Bref ! C'est une production qui va certainement bien marquer les esprits pendant un bon moment, il n'y a plus qu'à espérer que cela continuera ainsi. 8/10



Le pire quand tu as une maladie mentale c’est que les gens aimeraient que tu fasses comme si tu n’avais rien.


LeTigre

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