Journée noire pour un bélier est un giallo assez classique et moins original que les deux autres films que j’ai pu voir de Luigi Bazzoni : La possédée du lac et Les ormes. Le film ne manque cependant pas d’atouts à commencer par un très beau casting avec, en premier lieu, Franco Nero excellent en journaliste alcoolique qui mène l’enquête alors qu’il est lui-même soupçonné d’être l’assassin. Il y a aussi la musique d’Ennio Morricone qui nous change des musiques insipides que l’on trouve hélas dans beaucoup de gialli. Et, pour ma part, j’apprécie aussi le fait que, malgré plusieurs meurtres, le film ne tombe pas dans des excès sanguinolents.
Il est clair que ce n’est pas l’intrigue, vraiment très peu vraisemblable et dont le dénouement est expédié par des explications bâclées à la fin du film, qui a passionné le réalisateur. Mais son sens de la mise en scène et notamment de l’espace est absolument remarquable et Journée noire pour un bélier est un régal du point de vue cinématographique, d’autant plus que le film bénéficie de la très belle photo de Vittorio Storaro qu’on ne présente plus et qui nous gratifie notamment de splendides clairs obscurs.