Support: 4K Bluray UltraHD
Une enquête menée façon Rashomon dans ses prémisses, un contexte frontalier entre les deux Corées qui de par sa rareté seule suscite l’intérêt, un duo d’acteurs qui ne tarderont pas à être la coqueluche des coréanophiles, et un réalisateur qui s’apprête à se lancer dans sa fameuse trilogie de la vengeance.
Un programme alléchant pour ce JSA qui, à défaut d’être aussi percutant que le seront les œuvres suivantes de Park Chan-Wook, déroule sans accroc un scénario solide qui met en lumière la défaite de tous lorsque l’entente est prohibée par des règles de haine indiscriminée entérinées dans deux sociétés que tout devrait joindre, jusqu’à la langue.
C’est par le biais d’une coréano-suisse, supposée neutre dans son jugement pour le compte des Nations Unies, que l’on s’intercale entre le Nord et le Sud que rien n’oppose si ce n’est une trajectoire différente à un moment historique vieux d’un demi-siècle, sous influence occidentale.
Une amitié condamnée d’avance qui n’enfreint cependant pas les principes moraux de chacun, la potentialité d’une défection de l’un ou de l’autre étant rejetée aussi subitement qu’elle est mentionnée, mais la camaraderie abolissant les lignes de démarcations.
Ces hommes sont là, à garder une poudrière dont la déflagration soufflerait une civilisation dont ils ne connaissent finalement rien, si ce n’est qu’elle se trouve derrière une ligne posée au sol aléatoirement. Et dans cette errance sans but, la possibilité d’une union avec ce chien d’ennemi ne fait que renforcer la confusion. Aussi lorsque le devoir national s’impose, les armes tonnent, sans chercher raison ou émotion, fauchant des deux côtés du canon.
L’humain perd toujours.