Le son de la projection au Gaumont Parnasse (quel cinéma de merde, d'ailleurs, quelqu'un peut m'expliquer comment un exploitant proposant une prestation aussi médiocre peut-il maintenir des tarifs aussi lunaires et largement supérieurs à celui des concurrents ?) a grillé après 1h de film, hier.
Moyennement convaincu par cette première portion de film, je me suis finalement décidé à aller le terminer.
Erreur.
Ce n'est guère plus qu'un article de Marie-Claire filmé, ce qui rend sa tendance auteurisante et son absence d'humour d'autant plus irritants. A choisir, on préférera Playlist, dont la frivolité frisait certes l'inconséquence et l'anecdote, mais au moins je n'avais pas cette désespérante impression, dont Trier semble conscient puisqu'il fait dire dans la bouche d'un de ses personnages "Je fais du womansplaining", de voir un réalisateur et deux scénaristes masculins nous dire de nous asseoir au coin du feu et de les écouter nous expliquer ce qu'est LA vie de LA femme.
Je ne sais pas trop où Trier veut en venir, car il n'a rien à dire, ni sur son héroïne (je viens de justifier pourquoi), ni sur ce qui l'entoure, car toutes les manifestations d'autrui sont systématiquement stupides et à côté de la plaque : la militante féministe, les légumes qui lui servent de mecs, les quadras ringards qui ne savent parler que des couches de leurs gosses, la meuf qui se découvre des origines inuites et se sent soudainement frappée de solastalgie. Bref, Trier méprise tout et tout le monde, sauf son actrice.
Le dernier tiers du film essaie d'aller à rebours, devant subitement un film sur la maladie. Je n'ai pas compris pourquoi. Ah bah si, le titre du dernier chapitre l'explique, c'est la leçon existentielle du cinéaste : "Tout a une fin", et l'héroïne le comprend enfin. Super. Ca me rappelle la richesse du propos de Drunk de Vinterberg : Boire, c'est marrant, mais avec modération sinon il y a des morts et des ruptures. Complètement creux.