Ce que tu ne peux pas dire, chante-le!

Un propos tout simple, une histoire toute simple et nous voilà chaviré par l'émotion. Les mots font mal, les mots blessent, Jun petite pipelette ne parlera plus jamais pour expier son crime. Autour d'elle, on parle trop sans réfléchir ou on ne dit que des banalités taisant la vérité du fond du cœur. Murée, exilée dans son silence, la petite Jun, portée par l'intense besoin de hurler ses émotions commencera à voir les autres, à percevoir leur propre souffrance. Par la magie de la création d'une comédie musicale dans son lycée, elle brisera la coquille de l’œuf, entraînant toute la classe dans un feu d'artifice libérateur de frustration, de passion, de chagrin et de joie.
Tout en délicatesse, partant d'une situation conventionnelle(le lycée) et de personnages stéréotypes de romance japanime, le film transcende son sujet en en faisant un conte universel, foisonnant de détails touchants, de petits mots percutants par leur simplicité, égrainant ses notes poétiques bouleversantes(le final l'est particulièrement).
Et l'émotion persiste, longtemps après la fin de la projection, ribambelle de mots, de larmes et de musique jaillis de l’œuf du silence. Je ne cesse de m'émerveiller de cette remarquable capacité de l'animation Japonaise à nous remuer, nous retourner, nous balancer dans tous les sens, avec une telle justesse, une telle précision de sentiments. C'est un régal, une jolie vague graphique bercée de mélodies occidentales remixées. Je recommande.