Point de vue biblique

Film incroyable (c'est le mot) pour son époque, et pas seulement du point de vue des effets spéciaux, mais aussi de la musicalité (virtuosité) de la mise en scène, ce premier Jurassic Park est un blockbuster savant comme on en fait plus, où chaque cadre, chaque valeur de plan, chaque mouvement de caméra, chaque dialogue a du sens dans la narration et la creuse en profondeur, convoquant tous les thèmes de prédilection de Spielberg (matriarcat, enfance entre autres...), et manipulant avec brio les émotions et les attentes du spectateur. En réalité tous les films sortants à Hollywood contiennent du génie, en tout cas du talent, même ceux que l'on pensent mauvais et gratuits dans leur mise en scène et leur écriture. Parce que Hollywood, versé dans le symbolisme et le satanisme, est obligé de délivrer un double message aux spectateurs à but propagandistes et pervers à minima. Mais sous la précision de la caméra de Spielberg, et sa compréhension pointue des archétypes, cela prend évidemment une autre dimension. C'est à des réalisateurs très forts tels que lui que l'on confie les plus importants message subliminaux pour nous spectateurs. Je n'irai pas dans la profondeur de l'analyse par rapport au références bibliques détournés présentent dans le film, car cela pourrait un peu vous perdre, et que mon texte serait plutôt long. Sans aller dans la profondeur, soyez seulement interpellé par le fait que John Hammond sois présenté comme un Créateur qui a "échoué" dans ses calculs, qui est lui-même le pion de plus grands que lui, que le professeur Grant et sa femme sont présentés comme le premier couple à admirer sa création (façon Adam et Eve), que le créateur Hammond déteste le théoricien du chaos (façon Satan qui accuse) et l'avocat tu viens de remettre en question son entreprise, et qu'il y a même dans une séquence, d'ailleurs la plus emblématique du film (comme par hasard), où l'on voit une chèvre (qui aurait pu être remplacée par bien d'autres) qui est offert en "sacrifice" (pour le succès du film ?). Jurassic Park film anti Dieu et parodie de la création ? Se "moquant" des conséquences du libre choix accordé par Dieu à ses créatures ? Sans parler de certains cadrages plutôt ambigus sur les enfants, connaissant les nombreux scandales à Hollywood à ce sujet, et les nombreux allusions visuelles contenu dans leurs films. Mais encore une fois, tout dépend du cœur du spectateur avec lequel il regarde le film, qui peut très bien l'apprécier à son premier niveau basique de lecture, qui peut même apprécier les thèmes de prédilection de Spielberg avec un œil pur. Mais quand on a pris connaissance de ce qu'est vraiment Hollywood (la signification et l'origine de ce mot est intéressante) et comment cette industrie se nourrie, on ne peut pas rester naïf sur un film aussi populaire et exposé que Jurassic Park. Tournez la page.