(Critique réalisée peu de temps après visionnage du film et en écoutant du Frozen Frenzy de l'OST de Tropical Freeze, que je trouvais appropriée.)
Ce serait mentir si je disais que je n'attendais pas ce film avec une certaine impatience mêlée à de l'appréhension, au vu des divers fuites scénaristiques durant la période de pré-production du film et aussi du premier trailer.
Jurassic Park reste un film qui, malgré son âge et ses multiples faux-raccords, m'aura marqué à jamais, au point tel qu'il s'est imprégné dans mon métabolisme. S'ensuivirent le moins ambitieux mais néanmoins très bon Monde Perdu, avant d'enchaîner sur le commetteur de viol qu'est Jurassic Park III.
Et donc, que donne ce film réalisé par Colin Trevorrow, dont la filmographie comporte 4 long-métrages dont celui-ci ?
Un Jurassic Park honnête, mais sans l'âme des précédents, un esprit similaire aux autres productions des années 2010 tel que Godzilla, dont Legendary en a également été l'auteur.
Un Jurassic Park jouant allégrement sur la carte du fan-service avec pas mal de clins d'oeil au premier
(notamment les ruines du centre touristique et les fameuses Jeep)
, des acteurs de haut calibre comme Chris Pratt, impeccable, Omar Sy, excellent dans son rôle de compère
ET QUI NE S'EST PAS FAIT BOUFFÉ !
, B.D. Wong, survivant de l'incident de Jurassic Park il y a plus de 20 ans, de retour dans son rôle de scientifique
et dont il aurait des intentions mystérieuses laissant envisager une suite
et son lot d'effets spéciaux dans les normes de cette époque.
Viennent cependant les très (très) peu évitables clichés typiques des productions que j'ai sus-cités, comme les 2 neveux dans les rôles-types des "gosses-accompagnant-les-héros-histoire-d'interpeller-au-plus-large-public-possible" auxquels on a plus envie de mettre des baffes à l'aîné qu'autre chose, et leur tante, également chef des scientifiques créateurs des dinosaures, tellement coincée du derche qu'on se demande si elle ne serait pas elle-même une parodie
(et entretenant une relation amoureuse avec Chris Pratt complétement HS et sans intérêt)
, ainsi que le multi-milliardaire racheteur d'InGen et son gros accent indien.
En somme, le film se contente de rester sur les acquis de ses prédécesseurs, restant dans le thème de la génétique, en donnant une vision de ce que aurait donné le parc tel que l'on avait imaginé avec l'aval de Grant, Sattler et Malcolm, sans véritable folie et avec un humour de nouveau digne des prods de maintenant (à savoir sans grande finesse), mais qui possède des moyens qui n'étaient pas possibles de réaliser à l'époque, comme l'Indominus Rex, ou l'incarnation du Xenomorphe et du Grand Requin des Dents de la Mer en matière d'abomination, ainsi que son lot de scènes mémorables
comme la course-poursuite avec les raptors, s'enchaînant sur un sympathique twist, et la confrontation finale, jubilatoire (et d'où mon coup de cœur)
.
Et avec deux suites qui seraient déjà prévus, mais avec le souhait de Trevorrow qu'ils soient réalisé par différents réalisateurs, je ne peux que les encourager à poursuivre dans cette voie, et cette fois en ayant les tripes, la volonté de faire quelque chose de plus couillu.
En résumé, un nouveau départ honnête, sans être un départ canon.