C'est con, pourtant, avec tout le battage des mois voire des années avant autour de ce nouvel opus, je m'attendais bien à un nanar hollywoodien dès que j'eus pris connaissance du pitch de base (un peu piqué à toutes les séries B reptiliennes qui ont vu le jour après Jurassic Park, premier du nom) et donc, j'étais largement animé par le simple plaisir de retrouver mes dinosaures en vrai mais pour de faux à l'écran géant comme eux, et que ça tranche dans le vif, que ça charcle un peu et que ça panique beaucoup.
Je ne souhaitais que ça.
Et pourtant, j'ai été déçu, alors oui, les ingrédients étaient pourtant là mais je demandais aussi un minimum de respect peut-être, ça commençait bien en plus, l'univers revisité, les petits clins d'oeil (d'yeux ?) au passé, la très juste et invisible évocation de "tu n'as pas très bien compris quand je te disais qu'il fallait apprendre des erreurs du passé ?", des personnages ma foi plutôt engageants, les soupçons d'impertinence montrant les excès du système libéral, sorte de mise en abîme (très dilué hein).
Et puis ça déconne. Tout ce qui est un petit peu mis en place fout le camp et se casse la gueule, Les élément scénaristiques provocateurs de catastrophe envoie le film direction station nanar, ok, c'est con, on s'y attendait en même temps mais bon, j'aurais espéré un petit effort, un peu plus qu'une porte mal fermé et des tasers pour gros gibiers, mais soit.
Ma déception ne vient pas (que) de là de toute façon, elle vient surtout de certains personnages mal exploités ou sur exploités, le pire étant Claire Dearing qui avait tout pour être un personnage de qualité avec sa dichotomie pas piqué des hannetons et qui se retrouve malmené du début à quasiment la fin jusqu'à être finie à coup de pelle suite à une sorte d'effroyable morale terminale.
Ce personnage, responsable de la sécurité du parc tout de même, dans les hautes sphères de la direction hé, se retrouve désemparé face au premier cafouillage, déstabilisé par la moindre discussion, ce n'est pas crédible, il y avait là matière à créer une icône féminine, genre Self made women, qui balance des torgnoles si besoin est mais qui n'a aucune empathie pour son prochain, ben non, en gros t'as une actrice trop classe qui t'apporte tous les éléments et toi t'en fait une boulette de papier.
De l'autre côté, Owen Grady, le crocodile dundee du pauvre, bah il fait tout, il sait tout faire, il a de la testostérone à revendre et dirige des putaings de vélociraptors le mec ! Le mâle alpha ouaip, on a heureusement échappé à la période de reproduction.
Bon, c'est tout l'opposé, le monsieur a tout compris à la vie, les personnages parfaits c'est toujours un peu chiant et il en devient presque invisible.
Reste du coup les deux petits bonhommes qui m'ont un peu sauvés la séance, oui, ce sont un peu beaucoup des caricatures d'adolescents mais beaucoup d'ado sont des caricatures et puis, franchement, ils s'en sortent bien et finissent par être les seuls personnages véritablement attachants du long-métrage.
Mon amertume est certes liée aux personnages en partie mais aussi à la mise en scène, je voulais voir des dinosaures et je les aient souvent mal vus, les combats sont mal foutus, les effets visuels ne sont pas grandioses et font pâle figure à côté du premier (22 ans après quand même !), ce qui prouve que rien ne sert de foutre des millions dans des FX si tu ne sais pas t'en servir.
Finalement, je ne garde en souvenir que le début de la visite du parc, la scène de la boule et un peu le vol des lézards volants et j'espère oublier le final avec ce combat des titans dans la nuit pluvieuse bien médiocre mais qui aura eu le mérite de me faire sourire.
Bref, j'ai revu Jurassic Park 3 juste après et c'est à peu près aussi bien.