Des Dinos et des Hommes, ou l'inverse peu importe.

Il était attendu de partout ! Les bandes-annonces arrivaient au compte goutte, les extraits sortaient comme pour donner l'eau à la bouche à des lions qui s'apprêtaient à dévorer un bon vieux bloc Buster ! J'avoue que la première bande-annonce, qui en réalité n'annonçait pas grand-chose faisait baver, un air de musique sur une série d'images énigmatiques, des images qui ne révélaient rien mais en suggérait beaucoup... Alors on y va en se souvenant des sursauts que l'on a eus dans les premiers films de Spielberg, ou les moyens techniques imposaient une mise en scène bien plus fine, tout en nous montrant ce qu'on voulait voir : des dinosaures incontrôlables.
Alors on y va en se disant qu'ils ont compris la leçon, que le film va jouer sur ses acquis, et les innombrables possibilités que les moyens d'aujourd'hui lui permettent, tout en restant assez fin pour ne pas virer dans une démonstration numérique.
Mais rien de tout cela ! On commence par comprendre l'histoire, deux enfants (stéréotype puissance milles- l'un surexciter et son frère ados blazer) qui jouent les rebelles et les neveux malheureux d'une tante trop occupée par son parc. Déjà, deux gamins dans un parc à dino qui vienne voir un membre de leur famille, ça put le remake facile. Mais bon, nous ce qu'on veut c'est de l'action !
Oublier aussi les frissons que nous donnait le simple crie des vélociraptors. Ici c'est des chiens de traineau, qu'un motard baroudeur tout droit sorti de Jumanji dresse pour en faire de bons toutous. Et par-dessus le marché un militaire stupide mais apparemment gradé veut les utiliser comme arme (contre les communistes je suppose). Enfin bref, pour l'instant on en est à deux gamins dont on connaît le destin (parce qu'on a vu le premier film), un aventurier plutôt stylé qui dresse des dinosaures, et un militaire qui avait le même rôle dans Battleship (un navet parmi tant d'autres).
Ok, mais le truc c'est qu'il y a un dino pas comme les autres, puisque créé par l'homme, qui veut tout faire peter. Alors là on pourrait se dire que le film est lancé, qu'enfin ça va être les hommes contre les dinos, les balles contre les dents, les personnages qui retiennent leur souffle en même temps que celui du spectateur, pour échapper à la mâchoire du plus gros prédateur de tous les temps. Mais ils ont tout mélangé, un coup les dinos sont contre les hommes, un coup ils sont avec, un coup on les aime, et le plan suivant on veut les voir crever. On est bien loin du dosage parfait d'un des trois derniers films, ou une mère t-rex cherchait son petit. Là on se disait, c'est normal qu'elle en veuille aux vilains humains, et tout le films était basé sur ça : on priait pour que les héros survivent (et là au moins ils n'avaient pas peur d'en faire crever la moitié) et on priait pour que la maman t-rex et son petit vivent des jours paisibles sans causer de dégât. Le message était quasi-écolo. Et la confrontation d'animaux disparurent et d'humains téméraires était parfaite.
Là c'est un cocktail raté, d'ingrédients mal recyclés. Même les dinosaures les plus classes, qu'il aurait été impossible de montrer à l'époque ne sont pas utilisé. Je pense par exemple au monstre marin qui aurait pu nous faire au moins une séquence de dent de la mer, mais qui se contente d'éclabousser les passants et de becter un piaf de temps en temps.
Non, vraiment, le seul conseil qu'on peut leur donner c'est d'utiliser l'agent qu'ils engrangent pour nous "pondre" un Jurassik Park digne de ce nom.

Colin-sinema
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le 4 juil. 2015

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