Clint Eastwood reprend ici (involontairement ?) la trame du "Septième Juré" de Georges Lautner... tout en s'inspirant fortement de son titre. Un homme est choisi pour être juré lors d'un procès de meurtre, avant de se rendre compte qu'il serait peut-être l'auteur malgré-lui de l'homicide.
Sauf que j'avoue avoir eu du mal à y croire. Dans le film de Lautner, le constat est clair, notre homme est un assassin, et se retrouve happé dans un jury, avec un dilemme moral, et tout un portrait au vitriol de la bourgeoisie des petites villes. Ici, les circonstances et coïncidences faisant de notre protagoniste un coupable (sans qu'il ne le sache !), puis le fait qu'il soit juré pour la même affaire, c'est assez gros. Tandis qu'en voulant ajouter de l'ambigüité au personnage, Eastwood en fait un héros plus américain et moins intéressant qu'un vrai assassin qui cherche une porte de sortie.
Par la suite, le film ne cache pas de "s'inspirer" du méga classique "12 Angry Men", référence du film de prétoires. Avec ces discussions entre jurés qui semblent parfois calquées sans génie sur le film de Lumet.
Ceci dit, "Juror #2" n'a rien d'un navet ou d'une pâle copie. Il offre un regarde pas inintéressant sur le rapport entre morale et système judiciaire. Et il demeure divertissant de bout en bout. Pas forcément grâce à la mise en scène un peu terne (le film était à la base destiné à une sortie streaming sur Max et cela s'en ressent). Mais plutôt grâce aux acteurs convaincants.
Je note en particulier les courtes présences, néanmoins marquantes, de J.K. Simmons et Kiefer Sutherland.