Critique (d'une personne qui ne sait pas faire de critique) après un second visionnage

En tant qu'admiratrice de Xavier Dolan, j'avais regardé ce film à sa sortie très hâtivement, en l'attendant au tournant à cause de son choix d'acteurs. Je l'avais regardé du coin de l'oeil, sans y être intégralement plongée, dérangée par le rôle de Cassel qui prenait toute la place ; je le percevais comme le personnage central car c'est celui que l'on entend le plus. Je l'avais trouvé beau mais sans plus ; à mes yeux, ça ne valait pas ## Les Amours Imaginaires ## ou un ## Mommy ##.


Hier soir, j'ai revu le film. Je ne m'en souvenais pas, je ne savais même plus si Louis finissait par dire ce pour quoi il rendait visite à cette famille complètement malade, dérangée, dérangeante, insupportable. Dès les premières minutes, j'étais prise dans un sentiment d'angoisse très profond; je ressentais ce que je n'avais pas ressenti la première fois; j'étais prise dans le film. Ce fut difficilement contenable - j'avais parfois le besoin de pousser des sons pour évacuer l'angoisse que cette famille impose.


Ce film raconte un drame, il fait écho aux histoires des gens : le lien de la famille, pourquoi le lien de la famille, à quoi bon lier des liens avec la famille ; faut-il aimer sa famille parce que c'est la famille ; peut-on ne pas aimer sa famille... Le rapport à la mort, je l'ai trouvé secondaire. Juste
la fin du monde, juste ça. *
Mais qu'est-ce que la mort devant un chaos pareil ?


Finalement, ce film m'aura été bouleversant.


J'ai trouvé moins de beauté dans les plans que dans d'autres des ses films, mais les musiques sont néanmoins choisies tel qu'elles sillonnent notre imaginaire et dirigent nos émotions. Elles viennent parfois stopper l'angoisse, ou simplement dire quelque chose à travers leurs paroles. Je pense à Spanish Sahara de Foals (qui, subjectivement, est un chef d'oeuvre de notre siècle), diégétique, dans la voiture d'Antoine, où Antoine pollue et gâche tout l'échange qui aurait pu devenir précieux :


"I'm the fury in your head - I'm the ghost in the back of your head"


Ou encore à Natural Blues, du classical Moby, pour clôturer le film :


"Went in the room, didn't stay long
Looked on the bed and brother was dead"
//
"Don't nobody know my trouble but God"
And nobody knows his trouble but God.

LéaNø
8
Écrit par

Créée

le 14 mars 2019

Critique lue 122 fois

Léa Nø

Écrit par

Critique lue 122 fois

D'autres avis sur Juste la fin du monde

Juste la fin du monde
Sergent_Pepper
5

Ma souricière bien-aimée.

Il y a quelque temps, quelque part : l’exergue du dernier film de Dolan l’affirme avec un brin de malice et de provocation : ses sujets sont toujours universels, et partant, toujours identiques. La...

le 22 sept. 2016

185 j'aime

6

Juste la fin du monde
EvyNadler
8

FAQ Xavier Dolan - Comprendre et apprécier Juste la fin du monde

Parce que je n'arrive pas spécialement à remettre toutes mes idées en place, parce que je n'arrive parfois pas à séparer le négatif du positif dans ce film, et surtout parce que je n'ai aucune idée...

le 22 sept. 2016

133 j'aime

12

Juste la fin du monde
takeshi29
9

Le film a bien failli être rebaptisé "Juste la fin de takeshi29"

Je ne vais pas faire long, non pas que je n'ai que peu de choses à dire sur ce film, tout au contraire, mais je suis simplement vidé, ravagé, "éparpillé par petits bouts façon puzzle" aussi bien...

le 9 oct. 2016

124 j'aime

39

Du même critique

Brol
LéaNø
7

Quand le gnan gnan gagne.

A chaque début de piste je me faisais la même réflexion : c'est gnan gnan, mal écrit, ni poétique ni anti poétique, c'est de la parole entre copine. Sauf que à chaque fin de piste, j'étais contente...

le 5 oct. 2018

2 j'aime

Dawn
LéaNø
9

Hello darkness

Cet album est toujours là pour accompagner mes jours les plus tristes. Je ne dirai pas qu'il les éclaire. Il est cathartique.

le 8 oct. 2018

Le Cheval de Turin
LéaNø
9

Mihâly Vig en boucle, Mihâly Vig en boucle, Mihâly Vig en boucle, et puis des pommes de terre.

Il y a une répétition difficilement supportable, les mouvements des personnages sont millimétrés, parfois ça m'a donné le tournis. Mais au final qu'est-ce qu'un bon film s'il ne vous donne par le...

le 22 sept. 2018