Elle était attendue avec autant d'impatience que de crainte, cette première partie du deuxième volet. Même si personnellement je l'avais trouvé plutôt correct, le premier film avait déçu pas mal de monde ; et surtout, il y a eu la nouvelle fracassante que Franck Pitiot — alias Perceval — n'était pas présent dans le casting. De ce côté-là, sans trop spoiler, le chevalier gaulois... euh, gallois... n'est pas là physiquement, mais il est évoqué à quelques reprises au cours de l'histoire.
Opinion peut-être impopulaire : pour moi, ce personnage a été absolument formidable dans les quatre premières saisons — c'est juste le meilleur, le plus drôle, le plus attachant et le plus mémorable du lot... je suis très, très loin d'être le seul à le penser, évidemment — avant qu'Astier ne le rende inintéressant en le résumant quasi uniquement à un type qui gueule constamment tout en se montrant odieux avec tout le monde. La seule chose que j'espère, c'est qu'il réapparaisse dans le troisième volet, avec toute sa richesse d'antan.
Pour en revenir au long-métrage critiqué ici, techniquement, c'est pas mal. La photographie est soignée, sachant tirer parti de la beauté des extérieurs. Les effets spéciaux sont impeccables. On voit bien que ce ne sont pas de gros faisans qui s'en sont chargés.
Sinon, ben, c'est sur le reste que le bât blesse. Ça s'éparpille sur de trop nombreux personnages et de trop nombreuses quêtes et autres intrigues — chacune n'ayant pas le temps d'être un tant soit peu creusée, même si on part du principe qu'elles seront poursuivies dans la partie 2... disons, pour être plus précis, que leurs prémices ne sont guère approfondies, leurs enjeux mal amenés — au point qu'on peine à s'investir dans le moindre de ces récits.
En outre, l'interprétation est très inégale. Et si, en dépit du fait qu'ils n'ont pas grand-chose à jouer — vu qu'ils ne croulent pas sous de longs temps d'apparition, donnant l'impression d'être seulement là pour faire un petit coucou à base de fan service —, les figures familières de la série et les vieux de la vieille ayant de l'expérience s'en sortent avec les honneurs, malgré le trop peu qui leur est offert. Ce qui n'est pas le cas de la branche jeunesse du casting — y compris, et principalement, la progéniture Astier... non, le talent n'est pas forcément héréditaire —, peu à l'aise et empruntée, en plus d'être transparente par rapport à ses aînés.
En fait, pour tout dire, la seule intrigue que j'ai trouvée intéressante, c'est celle autour des trois espions envoyés par Arthur en Orcanie. Et ceci grâce à quelques répliques drôles et à l'abattage de Clovis Cornillac et de Guillaume Gallienne, qui reprennent leur rôle du premier volet et sont deux des trois espions en question. Et, au passage, qui dit Orcanie dit Anna de Tintagel, la douce et charmante demi-sœur du possesseur d'Excalibur. Et, en remplacement de l'interprétation aussi mémorable que glaçante d'Anouk Grinberg, Virginie Ledoyen n'a pas la possibilité de faire ressentir quoi que ce soit, puisque — ô surprise — elle apparaît trop peu de temps pour cela (tout comme les sœurs de son personnage d'ailleurs !). Allez, autrement, la séquence avec le jurisconsulte m'a fait décrocher quelques sourires, et ceci grâce à Christian Clavier.
La BO est une compilation de morceaux oubliables, se contentant de pomper fadement et sans inspiration John Williams. Astier a aussi beaucoup régressé à ce niveau-là.
Et pour finir, la gestion pétée de la mise en parallèle des temporalités dans les dernières minutes est du grand n'importe quoi.
Le trajet de retour dans la Méditerranée de Venec pour aller chercher Arthur et Guenièvre semble ultra-court, dégageant le sentiment, dans le même temps, que Karadoc a dormi des semaines dans sa cellule avant de se réveiller et que Merlin, Elias et les deux autres sont coincés dans le souterrain depuis une éternité.
Bref, étant donné qu'il n'y a pas de raison pour que l'on n'y retrouve pas exactement les mêmes gros défauts, je ne suis guère optimiste pour la partie 2. J'espère que la suite me donnera tort...