Je l'ai vu hier en avant première voici ma critique !
Le "Kaamelott : Deuxième Volet, partie 1" est le film de tous les paradoxes. Arrivé après une attente monumentale, il offre certes une ampleur visuelle indiscutable et des moments de profondeur dramatique qui touchent au but. Pourtant, il se révèle être une déception structurelle. Ce n'est pas un mauvais film, mais un film très frustrant qui échoue à se suffire à lui-même. Il est un mal nécessaire pour la saga, mais en tant qu'œuvre cinématographique complète, il ne mérite qu'un 6/10, laissant le spectateur sur sa faim et les yeux rivés sur la suite.CE QUI FRUSTRE : L'Ardoise Lourde de la Transition et l'Absence de Figure Culte :
Le film souffre d'un défaut structurel majeur qui est la cause principale de la frustration du spectateur :
C'est a dire l'absence de l'acteur incarnant Perceval est un manque qui se fait cruellement sentir. Au-delà du personnage, c'est un pan entier de l'équilibre comique de la série qui disparaît. L'énergie unique et l'absurdité du duo Perceval/Caradoc sont irremplaçables, et les tentatives de compenser ce vide n'aboutissent qu'à accentuer l'impression que le cœur léger de Kaamelott s'est éteint.
L'Absence de Conclusion (La Frustration Ultime) : Le film ne propose aucune véritable conclusion ni de climax décisif, s'arrêtant sur un simple lancement de quêtes. Ce sentiment de film "coupé en deux" est profondément frustrant, car après une longue attente, le spectateur a l'impression d'avoir payé pour une demi-histoire.
Le Piège de l'Introduction Géante : Le film manque de tension durant son déroulement. Il s'étire laborieusement pour installer toutes les nouvelles intrigues sur une durée excessive. Il en résulte un rythme haché et des longueurs qui donnent l'impression de regarder un long préambule plutôt qu'une œuvre autonome.
L'Usure de l'Humour et les Caméos : L'abus du "fan service" facile (répétitions de tics de langage) et le rôle minimaliste de nombreux personnages emblématiques (souvent réduits à de brèves apparitions) diluent la finesse de l'écriture.
CE QUI FONCTIONNE : L'Ampleur de l'Épopée et le Cœur du Roi
Malgré les manquements comiques et structurels, KV2.1 possède des qualités techniques et dramatiques qui lui confèrent une véritable stature
Une Ampleur Technique Éblouissante : La production a mis les moyens. La musique composée par Astier est magistrale et confère une ampleur épique à l'ensemble. Les décors et la photographie sont magnifiques, confirmant l'ancrage de la saga dans une Heroic Fantasy de grande qualité visuelle.
La Profondeur du Drame d'Arthur : Le film réussit parfaitement son exploration du héros brisé. Les scènes centrées sur la mélancolie d'Arthur, son désespoir et le poids de son héritage sont poignantes et constituent le cœur émotionnel le plus réussi du film.
L'Écriture de Fond : Lorsque le film s'autorise des dialogues réfléchis sur les enjeux politiques ou la psychologie, on retrouve la patte du scénariste.
CONCLUSION :En ce qui me concerne c'est une conclusion mesurée d'où la note de 6 /10
"Kaamelott – Deuxième Volet, partie 1" est un film qui souffre de son ambition de trilogie. Il est nécessaire pour l'évolution de la saga, il sauvé par son ambition technique et la puissance dramatique du personnage d'Arthur. Cependant, il est alourdi par un rythme lourd et, surtout, laisse le spectateur avec un sentiment d'inachèvement en raison de son arrêt brutal. Ce film est une mise en place pour la suite. Il est à voir, mais c'est une œuvre frustrante qui demande beaucoup trop de patience avant de livrer son véritable potentiel.