D'une certaine manière, le cinéma chinois ressemble à la citation mis en titre; et Kaili Blues en est l'exemple.
Durant plus d'1h (soit plus de la moitié du film), Bi Gan nous indique quasiment pas d'intrigue ou de quête particulière, il nous plonge seulement dans une Chine pauvre où les personnages semblent vivre leur quotidien.
Ayant toujours été attaché à la notion de documentaire et de montrer le réel, la vie des gens, ce film m'a évidemment plus.
Kaili Blues nous interroge parfaitement sur le rôle que doit jouer le cinéma. Kaili Blues n'a que faire d'une intrigue, ce qui nous intéresse c'est de voir comment les gens vivent, car c'est ce qui s'inscrit profondément dans le réel. Est-ce que le film cherche à nous montrer disparition et la recherche d'un enfant, ou cherche t'il à nous montrer en réalité les conditions et les rapports sociaux des individus ? Je pense pas qu'il y est de réponse objective, je pense simplement que Bi Gan ne veut pas uniquement développer une intrigue.
D'ailleurs, l'intrigue vient très tard dans le film, et est parfaitement ammenée. Elle s'accompagne d'ailleurs de nombreuses autres questions sur le temps et la mémoire.
Ce schéma naratif qui semble déconstruit qu'utilise Bi Gan est extrêmement pertinent et permet vraiment de profiter de tout le génie du film, dans ce qu'il montre et dans ce qu'il sous entend.