Critique pas du tout objective : "fantasme de gosse"

• À toi.


• Mais, je n'y arriverai jamais.


• Certainement si tu en es persuadé, mais ne penses pas ça. Rappelle-toi ce que je t'ai dit. Fait marché ton cerveau et tout ira bien Jason. Il n'y a rien qu'un homme ne puisse faire.

Karaté Tiger réalisé par Corey Yuen est le film avec Jean-Claude Van Damme que j'ai le plus regardé : certainement, plus d'une centaine de fois. Sans déconner, qui enfant ou adolescent n'a pas rêvé d'être Jason Stillwell (Kurt McKinney), véritable looser maltraité et rabaissé par son entourage qui grace à l'esprit de Bruce Lee dont il est un immense fan, va subir une véritable transformation physique et mentale pour devenir un grand expert d'arts martiaux et par là même s'affirmer devant tous ses bourreaux, défoncer au passage le badguy "Ivan" (Jean-Claude Van Damme) et emporter le coeur de "Kelly" (Kathie Sileno) celle qu'il aime. Un véritable fantasme de gosse qui t'apprend à te relever lorsque tu vas au sol, te fixer un objectif et ne jamais abandonner. Une belle philosophie qui trouve son inspiration et sa place entre un opus de Karate Kid et un épisode de Rocky.

Premier opus d'une saga de 5 films qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, le cinéaste Corey Yuen livre un film de kung-fu à l'ancienne où le fils doit venger son père ainsi que son honneur bafoué. Les séquences d'entraînement de Jason sont exaltantes et galvanisantes, certainement les meilleures scènes du film. Les combats sont réalistes, dynamiques et impressionnants. La mise en scène est étonnamment bonne avec un jeu de caméra bien fichu permettant dans un style hongkongais de rendre les affrontements fluide, intense et brutale. La confrontation finale est absolument jouissive avec un Jean-Claude Van Damme qui fait du sale en écrasant tous ses adversaires les uns après les autres via des chorégraphies impressionnantes. Les combats qu'il livre contre Dean Ramsay par Dale Jacoby, Frank Peters par Pete Cunningham et Ian Reilly par Ron Pohnel sont étourdissants. Le duel entre Van Damme et Ron Pohnel se transforme en véritable baston de rue où tous les coups sont permis. Le règlement de comptes final entre Jason et Van Damme est un fight que j'adore, parvenant à conclure le récit dans une apothéose jubilatoire. On en prend plein les yeux, c'est magnifique.

La bande-son de Paul Gilreath est bien fichue, prenant toute sa puissance à travers la mythique chanson de Kevin Chalfant : "Hold on to the vision" (à écouter absolument). Le pied ultime!

Lien vers la chanson avec pour clip un récapitulatif du film pour ceux qui ne sont pas chaud pour le voir : https://www.youtube.com/watch?v=rcThFswcLB0

Kurt McKinney en tant que Jason Stillwell est un de mes héros d'enfance, ce qui fait que j'ai un attachement particulier à son égard puisque je me suis maintes fois identifié à travers lui. Véritable fan de Bruce Lee au tempérament de jeune tigre qui va devoir piocher en lui une force nouvelle pour surmonter ses problèmes. Bien que le jeune comédien cabotine un peu, sa performance reste honnête. R.J., le meilleur pote de Jason incarné par J.W. Fails, est un personnage sympathique faisant partie du fan-club de Michael Jackson. Il nous livre quelques scènes de breakdance avec d'autres personnages plutôt amusants. Vient enfin Jean-Claude Van Damme dans un de ses tout premiers rôles dans lequel il incarne un Russe du nom d'Ivan Krushensky. Antagoniste peu présent qui pourtant durant ses courtes apparitions parvient à marquer le métrage de sa présence physique. Jean-Claude Van Damme en impose un max, un véritable colosse effrayant, qui quelquefois tombe un peu dans la caricature. Lorsqu'il est sur le ring, Van Damme est tel un tigre affamé en cage dévorant chacune de ses proies. Jusqu'à la rencontre fatale entre Le jeune tigre et le tigre affamé.

Objectivement, Karaté Tiger est une série B qui bas de l'aile avec une intrigue de bases maintes fois vues pourvut de dialogues très simplistes avec une image assez dégueulasse. Ne parlons même pas du doublage Vf qui est atroce. Les comédiens secondaires bien que sympa possède un jeu pathétique, certains des personnages sont de véritables caricatures, je pense en particulier à Scott alias "Le gros" ou "Bouboule" incarné par Kent Lipham qui est un véritable enfoiré raciste et dégueulasse ainsi qu'une figure de l'obésité pas du tout bienveillante. Après tout, peu importe le physique on peut tous être des salopards. L'idée du fantôme de Bruce Lee semble être ridicule (pourtant rien à foutre ça fonctionne), sachant que le comédien qui l'incarne : Kim Tai-chung (qui ne lui ressemble pas du tout), avait déjà doublé Bruce Lee pour le film "Le Jeu de la mort". On peut y voir une obscure légitimité. On se demande également comment Jean-Claude Van Damme ainsi que son promoteur maléfique peuvent faire ce qu'ils veulent sur le ring sans aucun agent de sécurité pour stopper leurs folies.

CONCLUSION :

Karaté Tiger réalisé par Corey Yuen est une de mes madeleines de Proust pour laquelle je conserve une grande affection. Le message que transmet ce film est sensationnel. La force de pouvoir changer les choses commence avant tout par un travail psychologique pour ensuite laisser place à un travail acharné pour changer les choses. Crois en toi. Il n'y a rien qu'un homme ne puisse faire.

Qu'est-ce que j'aime ce film !

• Tu te bats bien.


• J'ai eu un bon maître.