King's Land par AntoineRA

On pardonne son écart vers la Tour Sombre à Nikolaj Arcel, au vu de ses talentueuses productions danoises que ce King's Land - basé sur des faits historiques (XVIIe siècle) - vient complimenter à merveille. L'impérial Mads Mikkelsen domine le long-métrage, jouant un bâtard du Roi, ancien capitaine, obstiné à cultiver une terre stérile pour acquérir le titre de noblesse et le manoir qui découleront de l'exploitation. Or, cette parcelle est également convoitée par un noble ayant d'autre projets et souhaitant le monopole. S'ensuivent alors des actes de négociation, puis pression, intimidation, et machinations pour faire céder ce modeste cultivateur qui tente de monter des alliances pour faire valoir son droit et mener son entreprise. Son caractère assuré, mutique, le rapproche de la promise de ce vil nantis. On y retrouve ainsi des airs de Royal Affair, mais surtout le rôle rappelle celui de Michael Kohlhaas, de par ce récit brut sur l'avidité, le pouvoir, et l'intégrité. La mise en scène s'en rapproche également, plutôt austère et ne négligeant pas les scènes d'une dureté vibrante, notamment ces tortures barbares. Les paysages en friches sont superbement captés pour servir de décors bruts à ce conflit pour l'honneur légitime, emporté par les sublimes compositions de Dan Romer.