Ma critique du film "L'Épave"

Hommage des années 60 ou simple ratage? Nul ne le sait et on s’en fout. "L'Épave" est à 100% une série B comme je voudrais moi-même réaliser durant mes nombreux temps libres, juste pour m’amuser.

Un sous-marin laboratoire en mission secrète est détruit et repose au fond de l’océan. On fait appel à Vick (Jack Scalia), le concepteur de l’appareil, pour diriger le sauvetage. Ce qu’il découvre sur les lieux de l’accident dépasse ses plus horribles craintes. Entre-temps, certains membres de l’équipage ont d’autres projets qu’un simple sauvetage.

Rien de tel que de commencer un film par un médiocre acteur, Jack Scalia (mélange physique de Martin Short et George Michael) qui cache son talent derrière son impressionnante chevelure et son regard de feu. Je détaille son apparence parce que j’ai beaucoup plus été captivé par son physique transcendant que par son jeu d’acteur inexistant. Si vous mettez le film en sourdine, je vous mets au défi de ne pas rire de lui de tout ses faits et gestes. En fait, toute la distribution du film semble avoir été dans la même classe de Nulitisme 101. Quelques-uns sont meilleurs que d’autres, je vous l’accorde, mais la plupart sont inexpressifs, jouent trop la comédie ou pas assez. C’est ainsi que nous avons droits des dirigeants très peu imposants, à un pilote de sous-marins qui joue plus souvent avec des boutons qu’il ne parle, et ce, avec son regard lobotomisé teinté de rouge qui semble dire “Dans quel film je viens de m’embarquer?”. Nous avons droit au “black” stéréotypé qu’on peut voir dans touts les films d’horreur et de science-fiction que je peux connaître, celui qui se croit toujours drôle et qui a la queue à la place du cerveau. Le seul qui s’exclue vraiment du lot, c’est l’ajout de l’excellent acteur R. Lee Ermey ("Full Metal Jacket", "Willard" (remake), "Massacre à la tronçonneuse" (remake)). Étant un véritable instructeur de l’armée états-unienne dans la vraie vie, R. Lee Ermey a toujours eu des rôles qui s’approchaient de cette vocation au cinéma. Ici, il ne fait pas exception puisqu’il joue le rôle du capitaine du sous-marin. Son personnage semble être le seul dont il y a évolution et c’est pour cette raison que c’est celui dont on s’attache vraiment dans tout le film.

Comme toute bonne série B des années 60, outre les acteurs de dernier ordre, nous avons également droit à des décors en carton bidon. La salle des commandes est une mauvaise copie de celle de l’Enterprise dans la série originale de "Star Trek". Les murs sont couverts de toutes sortes de boutons lumineux inutiles. Ça beau être un sous-marin sophistiqué, mais ce n’est pas une raison de mettre des télévisions sur tous les murs du vaisseau pour rendre ça crédible. Les plans extérieurs du sous-marin sont également incroyables, dans son véritable sens. Je n’ai pas besoin du making-of ou des commentaires du réalisateur pour réaliser qu’ils ont utilisé une maquette pour nous faire croire qu’il s’agit d’un véritable sous-marin jaune qui navigue dans les abysses des océans. En réalité, je ne serais pas surpris de savoir qu’ils auraient utilisé la maquette du sous-marin qu’on peut voir lors de la deuxième scène du film dans le bureau d’un des dirigeants. Pour pouvoir le savoir, vous n’avez qu’à écouter les commentaires du réalisateur.

Qui dit série B, dit monstres d’une esthétique très douteux. Le premier monstre arrive un peu tard dans le film, après 20-25 minutes du commencement. On a droit à une espèce de méduse/pieuvre blanche avec des yeux sortant de son corps qui attaque le « sous-marin » comme dans un film d’Ed Wood. La scène est ridicule à voir, mais ô combien divertissante si on prend le film d’un ton léger! Les autres créatures n’arrivent qu’après 45 minutes du film. C’est d’ailleurs à partir de la moitié du film que ce dernier devient finalement intéressant. L’équipage visite une cavité sous la mer où habitent des créatures mutantes. S’en suit une véritable boucherie bien gore qui m’a surpris pour un film de cette qualité. On a droit à des explosions et des démembrements de la part des deux côtés, autant monstres qu’humains. Ce n’est pas la piètre qualité visuelle de ces monstres qui importe dans ce film, mais bien l’intention que ceux-ci peuvent donner pour créer une scène divertissante. De ce côté-là, c’est réussi avec succès. D’ailleurs, une des créatures mutantes offres une esthétique intéressante qui nous fait rappeler l’extraterrestre dans "Mac et moi".

La balade divertissante continue dans le sous-marin ou règne une intrigue que je ne peux divulguer, mais qui tiendra notre attention jusqu’à la fin…

Au final, si vous avez envie de voir un film de série B dont les acteurs se prennent vraiment trop au sérieux, avec des décors et effets spéciaux pathétiques, et dont la seule qualité est un scénario quelque peu original, alors "L'Épave" est le film qu’il vous faut. Le film va vous divertir par sa médiocrité. Certains y trouveront peut-être un futur classique dans leur collection science-fiction/horreur, d’autres trouveront que c’est l’un des pires films des années 90. Une chose est sûre, "L'Épave" aura un impact dans votre vie, en bien ou en mal.