Pas si bête mais très méchant : c'est l'histoire de Magaloche, star du web qui court après le buzz et le putaclic grâce à ses vidéos plus dangereuses les unes que les autres (c'est Jackass en 2025, via une femme-ado qui maîtrise l'art de la notoriété virtuelle et en a saisi tous les codes). Une virulente satire des réseaux sociaux où la célébrité se fait en quelques clics avec des scénettes où plus tu te fais du mal, plus tu fais le buzz : c'est le spirit de Magaloche, usant de son insensibilité à la douleur pour parfaire son immoral contenu.
Les personnages sont franchement dégueus, tous névrosés et bien antipathiques, hormis la journaliste qui tentera de mettre du sens et de creuser le terrain psy de Magaloche... affreuse idée !
C'est là que réside la brutalité du film, qui incarne l'Absurdité d'un monde virtuel, où le voyeurisme est parfois maître-mot. Pour pousser la satire à son paroxysme, Dupieux nous montre que la tentative de creuser les raisons qui poussent Magaloche à se faire du mal (sachant qu'elle est déjà blindée aux as et qu'elle n'a plus "besoin" de ces vidéos), à travers le personnage de la journaliste en quête de sens, est vaine et surtout dangereuse : plus Magaloche se fait cuisiner par les questions de la journaliste, plus elle sera poussée à tout détruire sur son passage : pas seulement son corps cette fois, mais tous les humains qui l'emmerdent et qui tentent de la comprendre ou de la raisonner... on arrive donc dans la parfaite illustration de l'Absurde propre à l'univers de Dupieux : ne te frotte pas trop à la quête de sens dans ce que tu regardes, ou tu finiras comme la journaliste : éliminé de façon bête et méchante par les névroses d'une star du net sans limites. En somme : "Reste absurde et tais-toi" ! Le Dupieux spirit a frappé très fort, et cette fois encore plus violemment que ses propositions précédentes...
Gare au voyeurisme qui ne t'épargnera pas dans ce film.