En octobre 1958, des scientifiques yougoslaves sont irradiés par une dose létale d'uranium et envoyés à Paris pour y être soignés par le professeur Mathé. Or, celui-ci, gaulliste convaincu, soupçonne qu'ils travaillaient à fabrication d’une arme nucléaire. C'est à un épisode méconnu de la guerre froide mais aussi à une avancée spectaculaire de la chirurgie que nous convie Les gardiens de la formule de Dragan Bjelogrlic. Parlé en grande partie en langue française, le film mélange casting serbe et français, dont l'excellent Alexis Manenti, visiblement très impliqué dans cette histoire étonnante et vraie qui méritait bien d'être sortie des oubliettes de l'histoire des années 50. Même si le film semble parfois abuser des flashbacks entre la Yougoslavie et Paris, son sens du suspense très aiguisé et les personnages dont il documente le courage (notamment pour des greffes de moelle alors inédites) fait mouche. C'est finalement la preuve que même en des temps difficiles, un bloc contre l'autre, la solidarité peut naître au détour d'un épisode tragique. ¨Pourquoi celui-ci n'a t-il pas imprimé la mémoire collective ? Probablement parce que du passé l'on retient le plus souvent les événements dramatiques que ceux, sans doute moins nombreux, qui permettent de garder un peu de foi dans l'humanité.

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le 4 nov. 2023

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