Team Working

Avec The A-Team, on est en terrain connu. Le matériel de base fait parti de la mythologie des 80's, des séries tournées au fond du garage avec des pétards, des scénarios débiles, et des mecs sortis d'on sait pas où.

Le truc, avec l'Agence Tous Risques, c'était ses héros, archétypaux au possible et qui étaient, ni plus ni moins, leurs acteurs respectifs enfilant un rôle. Je m'explique : quand Dwight Schultz s'amène pour jouer Looping, c'est Dwight Schultz, avec sa casquette et son blouson en cuir. Et quand Mr T prend le nom de Barracuda, il garde ses breloques et son mohawk. Les acteurs sont leurs personnages, et Hannibal, Futé, Looping et Barracuda ne sont que des idées.

Ainsi donc, avec l'arrivée des premiers visuels promo, la première erreur du film, pense-t-on, c'est de vouloir déguiser Quinton Jackson et Liam Neeson en des gens qu'ils ne sont pas. On n'incarne pas Mr T ou George Peppard. Pour vous le dire clairement : on se trompait. Certes, les personnages portent les noms de leurs originaux, mais ils n'ont plus grand chose à voir avec la grand-guignolade des 80's. Hannibal fume des cigares, Futé tournicote autour des nanas, Looping est dingue et Barracuda est noir, mais c'est à peu près tout.



Une fois ce mystère éclairci (on est bien devant un film en mode branchouille over-cool de maintenant et il y a peu de chances d'avoir une redite du matériel de base), l'équipe technique déroule. The A-Team est bien filmé (si, si), ça a la pèche et ça n'se prend pas au sérieux du tout. L'Agence tue (oui, oui) et la particularité non-homicidaire de la série est d'ailleurs fort bien introduite par B.A. Rampage (je vais arrêter de l'appeller Barracuda, ce n'est pas Barracuda, Barracuda c'est Mr T, Rampage ne fait que porter un mohawk et balancer "fool" ou "man" à la fin de toutes ses phrases). Bref, disais-je, la réal est en roue libre, ça explose de partout, les cascades sont hautement improbables, les péripéties absconses et les idéaux inexistants : on assiste à une course au dollar pour sauver son cul et celui de ses potes, point barre. A ce sujet, si le côté débrouille de la série a complètement disparu (même s'ils bricolent 3 machins à la fin), il reste l'alchimie entre les personnages. Ca fait vraiment virée entre copains dans un parc d'attraction où on fait voler des tanks à coups de canon et passer des Hummers à travers les murs.

Joe Carnahan, à qui l'ont doit des poésies comme Narc et Smokin' Aces, capture tout ce qui fait le délire 80's de l'équipe, en bien comme en mal, et le restitue à l'écran avec le "développement" et la pyrotechnie du XXIème siècle. The A-Team est un blockbuster binaire qui ne regarde pas plus loin que le bout de son AK-47, et sous le vernis hype, arrive à être franchement rigolo. Quiconque vous dira qu'il attendait autre chose d'une adaptation moderne de l'Agence Tous Risques est un gros menteur. Na.