L'Aile ou la Cuisse, réalisé par Claude Zidi, est un film qui me laisse toujours un goût doux-amer. Je lui donne une note de 6/10 parce que, même s'il s'agit d'une comédie culte, je ne peux pas l'apprécier sans penser au contexte. Pour moi, ce film est, de manière frappante, le début de la fin pour Louis de Funès.
Le Contraste Douloureux :
- Je sais que ce film marque le retour de Louis de Funès après ses deux infarctus de 1975. Le choc est immense, car je revois le De Funès explosif de Rabbi Jacob (1973). Ici, je vois un homme visiblement amaigri et fatigué.
La Tristesse Persistante :
- Le fait de savoir que le tournage s'est déroulé sous haute surveillance (avec ambulance et médecin permanents) crée chez moi une tristesse persistante. On sent que l'acteur est contraint, qu'il ne peut pas se permettre les colères mythiques. Son jeu est plus retenu, canalisé dans le regard.
Mon Sentiment :
- L'Aile ou la Cuisse est le film où j'ai vu, pour la première fois, la diminution physique de la légende. Il n'est plus le même. C'est ce qui fait que le rire est souvent coupé par une pensée mélancolique : je sens que je suis en train de voir les dernières flammes du génie d'un immense acteur.
Ce Qui Me Fait (Un Peu) Rire
- Malgré cette mélancolie, le film a des mérites :
L'Idée de la Satire :
- J'aime l'intelligence de la satire contre la malbouffe et l'empire Tricatel. C'était visionnaire et ça résonne toujours aujourd'hui.
Le Duo Inattendu :
- La rencontre entre De Funès et Coluche fonctionne. C'est une alchimieplus posée, mais elle offre des moments savoureux de confrontation générationnelle.
Quelques Moments Intacts :
- De Funès, même contraint, reste un maître. La scène de la dégustation "à l'aveugle" est un moment où je retrouve, par instants, toute sa verve.
Conclusion
Je donne 6/10 à L'Aile ou la Cuisse parce qu'il n'atteint pas l'excellence de ses prédécesseurs et, surtout, parce qu'il me laisse pensif et triste. Ce film est un document émotionnel qui témoigne du courage de Louis de Funès à revenir au cinéma, mais il est surtout le symbole de la fin d'une époque. Je préfère garder le souvenir de son énergie débordante d'avant 1975.