Quand romance et roman s'emmêlent, quand Beigbeder s'en mêle...

Ni une, ni deux, l'amour dure trois ans, donc j'y vais, histoire de connaître le point de vue du Frédo sur la question. Celle d'un des plus grands mystères de l'humanité, et pourtant garant de la survie de notre espèce : déchirant, dangereux, mystérieux, compliqué, instable, passionné, intense, fiévreux, il fait l'objet du prochain best-seller de Marc Marronnier. Ecrivain trentenaire ruiné par un divorce survenu après 3 ans de vie de couple, dont la vision de l'amour avec un grand A est bafouée au profit d'une vie de débauche célibatueuse et d'une idéologie de la relation à deux basée sur la durée : 3 ans donc. De là il rencontre Alice, dont, cela va sans dire, il tombe fou amoureux. Problème : le livre est un franc-succès ! Bien pour un mal, sa belle lui brise le cœur en découvrant que son bien-aimé jusqu'alors est l'auteur de ce livre aux conclusions trop hâtives selon elle. 13 degrés toujours, mais ce n'est plus la température que l'on compte, c'est l'amour. (non je ne cite pas Patrick Sebastien ! Ce que je viens finalement de faire, déséspérant... --')

Et bien figurez-vous (allez-y figurez-vous !) qu'avec trois fois rien, on fait trois fois bien ! Fredéric Beigbeder vise juste, tel est le ton qu'il confère au récit, lequel ne comprend pas une seule longueur, mais le volume parfait. Il faut dire qu'à la manœuvre, Gaspard Proust est bluffant. Celui-ci a d'ailleurs apposé sa marque sur quelques répliques, on retrouve bien là le style à la fois sombre et sobre du jeune homme dans ses spectacles, mêlé à l'insolence du style Beigbeder. A la réplique, une Louise Bourgoin qui n'aurait pas mieux trouvé sa place ailleurs que dans ce rôle. Agaçante autant que joueuse, rebelle et fonceuse, c'est là tout son charme, alors pourquoi s'en priver ? A leurs côtés, les Joey Starr, Jonathan Lambert, Frédérique Bel et autres Valérie Lemercier sont des secondaires tout à faits maîtrisés, drôles à souhait sans pour autant être caricaturaux. Car oui, on rit beaucoup de ce désordre sentimental dans la tête de Marc, attachant au possible et plein de tendresse. Vous noterez l'absence totale de niaiserie dans ce petit conte du 21ème siècle au ton grinçant, extrêmement bien rythmé, et porté par des acteurs plein d'astuce.

Je vous invite donc à découvrir la réponse à la question qui anime en permanence notre existence dans ce film où Beigbeder dépoussière le genre avec malice, de par sa plume ingénieuse et décalée.

Créée

le 4 févr. 2012

Critique lue 320 fois

2 j'aime

Critique lue 320 fois

2

D'autres avis sur L'amour dure trois ans

L'amour dure trois ans
Melly
2

"Oh non pitié!!"

Plus jamais je ne pourrai regarder Beigbeder de la même façon. Pourtant je l’aimais bien, il est sympathique dans l’émission du Cercle sur Canal… Mais là, franchement, rarement un film ne m’aura...

le 7 févr. 2013

29 j'aime

6

L'amour dure trois ans
Dipian
2

FLASH INFO SECTE : Le grand CANAL a encore frappé !

Ce film est une horreur et met en exergue cette nomenclatura parisienne et "canalplusienne" qui commence à sérieusement polluer nos écrans, nos oreilles et surtout nos cerveaux. Un film parisien pour...

le 19 janv. 2012

29 j'aime

5

L'amour dure trois ans
Endless_
1

Une comédie profondément dramatique

L'amour résumé à une partie de jambes en l'air répétée à l'infini. Qu'y a t-il d'heureux à se rendre compte que l'amour peut durer plus de 3 ans quand celui-ci est assimilé au vide intersidéral...

le 7 sept. 2014

25 j'aime

7

Du même critique

Zygomatiques
Maître-Kangourou
10

Que le rire demeure !

C'est cruel, mais le rire n'existe pas. Tout du moins dans ce 1984 dystopique, où la joie est bannie du quotidien des hommes. C'est d'ailleurs très intéressant de voir ce que serait le monde sans...

le 21 févr. 2013

14 j'aime

Le Terminal
Maître-Kangourou
8

Inconnu à cette adresse

Tom Hanks se complaît-il dans les personnages voués à la solitude ? En tous les cas, l'exercice lui réussit à merveille. C'est aussi la preuve formelle d'un grand talent d'acteur, qui sans forcément...

le 18 avr. 2013

13 j'aime

OutRun
Maître-Kangourou
8

Patrouille Nocturne (suite)

Kavinsky, c'est avant tout le charme électrisant des eighties, à l'image du très magnétique Protovision, une tuerie. La patrouille continue avec Rampage, se trempant dans le film d'angoisse à la Wes...

le 8 mars 2013

12 j'aime

2