C'est avec quelques années de retard que je me décide à attaquer la filmo de ce réalisateur espagnol, Luis Buñuel. Et bien, je suis servi ! Je n'avais pas vu autant d'absurdité et d'humour noir au cinéma depuis bien longtemps (probablement Fargo, des frères Coen, en fait).

Le postulat de départ est relativement simple : après une soirée festive, les convives se voient dans l'impossibilité de quitter la demeure de leur hôte. Oui, voila. Et non, ce n'est pas un film d'horreur, il n'y a pas de méchant qui planifie une séquestration. C'est juste un problème psychologique dont plusieurs indices plus ou moins dérangeants mais toujours tordants nous ont mis la puce à l'oreille dans les premières minutes.

S'en suit une heure et quelque de bonheur absurde des plus exquises qu'il m'est été donné de voir. En plus d'être foncièrement comique, la subtilité et l'attrait du film résident dans ses nombreux niveaux de lectures : du simple plaisir de voir des gens tout bonnement incapable de franchir le pas, on a le droit à une satire des plus intéressantes de la bourgeoisie en général mais aussi de la classe dirigeante sous Franco.

Buñuel redouble d'inventivité et d'originalité permettant à son film de se renouveler sans cesse et ne jamais lasser. Et même quand on pense que l'on vient d'atteindre l'apogée du comique de la situation, ce réalisateur nous réserve une chute encore meilleure.

On comprend pourquoi ce film à inspiré les noms suivants : Woody Allen, Stanley Kubrick, les frères Coen, les Wachowski, Quentin Dupieux... Bref, tous ces réalisateurs qui font joujou avec l'absurde, l'humour noir, la satire politique avec un penchant pour le philosophique.
Link
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 2 janv. 2014

Critique lue 2.3K fois

9 j'aime

Link

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

9

D'autres avis sur L'Ange exterminateur

L'Ange exterminateur
JZD
9

Critique de L'Ange exterminateur par J. Z. D.

En regardant ses domestiques qui complotent leur désertion d'un manoir bourgeois de Mexico, on sait tout de suite qu'il se passe quelque chose d'étrange ; une ombre passe, malveillante, signe avant...

le 18 mai 2012

33 j'aime

9

L'Ange exterminateur
DocElincia
7

Critique de L'Ange exterminateur par DocElincia

Dès la fuite des domestiques en introduction du film, on comprend où Bunuel veut nous mener. Sans le carburant du peuple, la bourgeoisie se visse dans son immobilisme, piégé dans son salon paré de...

le 18 sept. 2016

17 j'aime

L'Ange exterminateur
Zolo31
7

Confinement pour les privilégiés

Dans ce film issu de sa période mexicaine, Luis Buñuel semble faire un retour au surréalisme de ses débuts, celui de l'Age d'Or, avec moins de provocation toutefois. Il est difficile de classer...

le 18 nov. 2021

12 j'aime

2

Du même critique

Zero Dark Thirty
Link
4

'Cinema' ne rime pas avec 'Vraie Vie'

'Zero Dark Thirty' s'inscrit dans la veine de 'The Hurt Locker' : pousser le réalisme des situations au maximum pour générer la curiosité du spectateur. Mais il souffre du Syndrome Tarantino...

Par

le 25 janv. 2013

30 j'aime

3

Paperman
Link
4

Deux minutes trop long

Comme grand nombre de courts métrages, 'Paperman' souffre du syndrome "faut qu'il fasse plus de cinq minutes, sinon il ne sera pas pris au sérieux". Mais s'il s'était fini à 4 min 19 s, ce court...

Par

le 30 janv. 2013

28 j'aime

The Dark Knight Rises
Link
3

The Dark Knight Rises Once Too Many

Par où commencer ? Par la technique pure. Les plans sont plus longs qu'à la normale chez Nolan : c'est bien. A certains moments, la mise en scène est plutôt sympa et originale : bravo. Mais...

Par

le 25 juil. 2012

19 j'aime

3