Le givré Riggs et le calme Murtaugh découvrent un blanchiment d'argent lié au trafic de drogue.Ils héritent en outre d'un témoin sous protection qui,hasard sublime,est mouillé dans ces malversations.Et qui sont les gangsters incriminés?L'ambassadeur d'Afrique du Sud à L.A. et ses employés,rien de moins.Il n'aura donc fallu que deux ans au réalisateur Richard Donner,qui coproduit avec le dynamique Joel Silver,pour donner une suite à leur hit de 87.Ils auraient dû prendre plus de temps car on est loin de l'oeuvre initiale en terme de qualité.Est-ce l'absence du scénariste Shane Black,remplacé par un Jeffrey Boam à l'inspiration défaillante?Toujours est-il que cette crétinerie à la sauce SJW fait pitié à voir.Le trio Eric Clapton-Michael Kamen-David Sanborn assure à peu près à la musique et quelques scènes d'action bien violentes égaient le métrage,mais c'est bien peu au milieu de cet océan de conneries déversées non-stop.On navigue entre tragédie antique en mode "Le Parrain" et comédie régressive style Les Trois Stooges sans jamais trouver le ton adéquat.Riggs était plutôt dingue précédemment mais là le gars est en pleine crise d'hystérie permanente,et ce n'est pas l'interprétation genre babouin enragé de Mel Gibson qui arrange le tableau.Ce n'est plus de la grimace,c'est de l'auto-défiguration mongoloïde.Et puis on prend une bonne leçon de géopolitique car figurez-vous qu'à l'époque il y avait l'apartheid en Afsud,ce qui était très mal,et donc les brillants représentants de la grande démocratie américaine vont se charger de le faire savoir,des fois qu'on l'ignorerait.La propagande anti-afrikaner bat son plein et n'est pas sans rappeler cette phrase de Pierre Desproges:"je n'ai pas le courage de ces artistes engagés qui osent critiquer Pinochet à moins de 10000 km de Santiago!".C'est naturellement exprimé avec une finesse toute californienne qui n'est pas sans rappeler les grandes heures de la Fête de la Bière à Munich.Les sudafs sont donc tous des gangsters blancs,blonds,agressifs et racistes,description finement disséminée tout au long de ce calvaire cinématographique.La scène la plus croustillante dans le genre est celle où Murtaugh se pointe à l'ambassade pour demander un visa pour South Africa.Bon,le gag c'est que le mec est noir,du coup c'est drôle.Enfin,c'est censé l'être mais ce qui l'est vraiment est la tête du fonctionnaire qui le reçoit,s'il avait vu le Diable en personne il ne serait pas si horrifié,on croit à un moment qu'il va se signer.Il faut avouer que le type vit et travaille à L.A. et que là-bas,des blacks,il n'en voit pas souvent.Sinon,on entre et on sort comme on veut dans cette ambassade,l'efficacité des terribles springboks est à revoir.D'ailleurs tout va de travers dans ce script,chaque personnage s'ingéniant à faire n'importe quoi au gré de ses humeurs.Excepté les six balles que prend Riggs dans le buffet sans que ça ne l'affecte outre-mesure,le moment phare est incontestablement celui où les affreux le capturent et veulent l'éliminer.Une bastos dans la tronche serait une solution idéale mais non,trop facile pour ces sadiques de sud-africains qui préfèrent lui mettre une camisole de force et le balancer à la flotte.On se doute bien que Riggs ne va pas mourir,il est sur l'affiche quand même,mais le pire est qu'on sait exactement ce qui va se passer.Il se déboîte une épaule,ce qui lui permet de se libérer!Le hic c'est qu'on a vu le truc quelques minutes avant puisqu'il a déjà fait ce numéro devant ses collègues du commissariat pour gagner un pari.Il y a cependant une belle personne parmi les afrikanders,la secrétaire d'ambassade.D'accord,elle aussi est blonde,nul n'est parfait,mais elle est gentille comme tout et déteste son patron,ce qui lui vaut d'être distinguée par Martin qui se la fait fissa lors d'une romance d'une mièvrerie bêtifiante de nature à écoeurer une midinette shootée à la collection Harlequin.Si Gibson a abusé des substances hallucinogènes,Danny Glover,planté tel un piquet,parait perdu en plein jet-lag.Joe Pesci est plutôt insupportable en branleur glapissant et Joss Ackland est parfait dans son emploi favori de salaud graisseux à la lippe avantageuse.Dean Norris a un petit rôle et Patsy Kensit incarne le crunch de Mel.La chanteuse de Eighth Wonder est charmante mais son jeu,niaiseux et minaudant,est purement catastrophique.