"L'Armée des ombres" ne relate pas d'événements factuels, mais illustre comment, pendant la Résistance, l'individu pouvait s'effacer complètement pour poursuivre un objectif collectif et prendre des décisions sans considération des autres.
L'histoire se déroule en 1942, et Gerbier, ingénieur des Ponts et Chaussées, est l'un des dirigeants de la Résistance.
Rapidement dénoncé, il est capturé et emprisonné.
Alors qu'il prépare son évasion, il est repris par la Gestapo, la police secrète du Troisième Reich.
Il suffit d'observer Lino Ventura évoluer dans les rues sombres, jusqu'à son arrivée chez un barbier, pour ressentir toute la tension de ce film, conçu comme un film policier.
Dans son œuvre, Melville met en place une mise en scène empreinte de calme et d'angoisse, s'appuyant principalement sur le talent de ses acteurs.
Chaque interprète incarne son rôle avec une sincérité telle qu'on se sent presque à leurs côtés, partageant leur fuite et leur clandestinité.
Bien que certains aient critiqué le film pour son supposé caractère gaulliste, aucune affiliation politique ou idéologique n'est explicitement mentionnée.
Melville privilégie le silence et les regards pour exprimer sa colère.
"L'Armée des Ombres" est un film d'une profondeur remarquable, démontrant une fois de plus la capacité du cinéma français à produire des œuvres poignantes, sans recourir à l'aspect spectaculaire.
Conclusion :
Le sujet abordé (la résistance) est passionnnant et très bien traité.
Pas d'excès ni de censure, juste une grande objectivité.
Les acteurs sont tous excellents (notamment les deux têtes d'affiche, Lino Ventura et Simone Signoret)
D'où des scènes parfois dures (notamment celle où un traître est exécuté), mais qui permettent de mieux se rendre compte de ce que pouvait être la vie des résistants.
Le film ne nous épargne pas non plus les coups durs, les trahisons, mais c'est avec plaisir qu'on va au bout du film.
Pour les passionnés d'histoire et de cinéma, ce film constitue une œuvre qu'il faut avoir vue !