Comme je disais lors de la critique de "la légende de Jesse James" (Kaufman), après "le gang des frères James" (Hill), voici la troisième critique des westerns modernes évoquant le bandit Jesse James. En l'absence des vieux westerns de Fuller et de King que je n'ai malheureusement pas encore vus.
C'est la deuxième fois en quelques petites années que je regarde ce long film de 160 minutes réalisé par un inconnu (pour moi) Andrew Dominik en 2006. Et je n'ai pas été plus emballé, malheureusement, cette fois encore.
Le film est indéniablement esthétique. De beaux paysages. Des plaines et des forêts qui n'en finissent pas. Une photographie nette au milieu avec des bords flous ou floutés donnant une impression d'images anciennes ou encore d'irréalité. Même les vitres des maisons transforment l'image comme si la qualité des vitres était imparfaite due, par exemple, à un état de surface irrégulier. Sur ce dernier point, je souris un peu car même au XIXème siècle, on savait faire des vitres parfaitement translucides et planes. En Europe, en tous cas. Admettons qu'aux Etats-Unis, ils étaient moins avancés ou ne possédaient pas la bonne technologie …
La bande originale, qui est pas mal du tout et, comme le reste du film, assez contemplative. Elle a été créée par Warren Ellis et Nick Cave. Voici quelque chose qui m'épate car je les avais classés un peu rapidement, sans doute, parmi des artistes de rock dur punk …
Quant au scénario, il raconte (très longuement) l'état psychologique paranoïaque du bandit Jesse James dans ses dernières années alors qu'il voit ses anciens compagnons soit abattus, soit trahis, soit emprisonnés. Il a à ses trousses toute la police privée (l'agence Pinkerton) ou fédérale et entretient une "relation partiellement amicale" avec un jeune homme, Robert Ford, ancien admirateur du bandit, dont il se doute que la trahison viendra de lui. A la fin, Robert Ford tentera, à l'instar de Buffalo Bill, de faire de son acte un spectacle héroïque sauf que tout le monde le considérera toujours comme un lâche face au véritable héros Jesse James …
C'est Brad Pitt qui interprète le rôle de Jesse James et c'est Casey Affleck qui joue le rôle, pas si facile, de Robert Ford.
Disons tout de suite que l'histoire est à la rigueur intéressante mais pas du tout passionnante. En effet, les biopics, même très élaborés, de bandits ayant défrayé la chronique pour avoir attaqué des banques ou des trains, tué beaucoup de gens, ne soulèvent de ma part guère qu'un intérêt poli. Qu'ils se fassent flinguer à la fin, même par un lâche ou un traitre, comme dirait l'autre, ce ne sont jamais que les risques du métier…
Et cent soixante minutes pour raconter ça, c'est quand même beaucoup.
Bien sûr, l'esthétique, la mise en scène et le jeu des acteurs sont des aspects importants du film. Mais cela ne m'a pas suffi pour entrer en empathie avec les différents personnages … Et c'est, pour moi, une clé indispensable pour que j'adhère au moins un peu.