Tony Scott en moins inspiré

Tony Scott s'investit dans des projets et sort des films comme des pizzas d'un four un samedi soir chez "Pizza 20'". Souvent de premier choix avec un véritable sens de l'action et de la narration pour les demandeurs d’adrénaline, proposant des personnages riches travaillés dans la légèreté du divertissement qu'il nous offre. Rarement à côté de ses pompes comme pour "Déjà vu", le réalisateur des très bons "Domino", "Man on Fire", "True Romance" ou "Le dernier samaritain" nous délivre un film en demi teinte. Si la virtuosité et le rythme qu'il insuffle à ses œuvres n'est plus à prouver, c'est le scénario de "L'attaque du métro 123" qui dessert le film. Pourtant sur le papier, cela laissait présager quelque chose de bon. Denzel Washington (habitué du réalisateur) face à John Travolta. La participation de Luis Guzman, John Turturro ou James Gandolfini. Scénario de Brian Helgeland à qui l'on doit "Payback" à la réalisation ou le superbe "L.A Confidential" à l'écriture. Musique de Harry Gregson Williams. Bref, que des noms qui invitent au divertissement haut de gamme. Malheureusement, si ce n'est quelques instants bien sentis dont une introduction éclair mais brillante qui réussit à poser le cadre en 2 minutes à l'aide d'un générique ultra-rapide, le tandem Washington-Travolta bat de l'aile à se donner la réplique dans le vide. Des propos inintéressants qui font difficilement patienter le spectateur jusqu'au dénouement. Depuis que John Travolta a découvert qu'il pouvait faire le méchant siphonné, il nous ressort la même interprétation à chaque rôle et si l'on voit qu'il s'en donne à cœur joie, la répétition et son personnage outrancier agacent. Ca discute, et de temps en temps, ça flingue sèchement un otage histoire de faire remonter une pression qui s'estompe et les révélations sur l'un comme l'autre des deux personnages(cette fois ci peu travaillés) n'ont que très peu d'intérêt. On se retrouve donc avec un film d'action largement en dessous de ce que le réalisateur a déjà pu nous proposer. On n'en est pas non plus à vouloir arrêter en plein milieu mais l'ensemble respire le réchauffé et n'a donc que peu de points positifs. Aussitôt vu, aussitôt oublié.