Considéré comme le deuxième volet de la trilogie du milieu de Fernando di Leo après "Milano Calibro 9", "La mala ordina" se passe également à Milan. On suit un maquereau minable, écrasé entre deux tueurs américains, et un parrain milanais qui lui a fait porter le chapeau d'un vol juteux.
Je dois dire que je n'ai guère été convaincu par la première moitié. Les deux tueurs sont charismatiques (Woody Strode et cette bonne trogne de Henry Silva !), mais sous-employés par le scénario. Sans compter l'ex-bond girl Luciana Paluzzi, qui ne sert à rien dans l'histoire. Au moins son ex-partenaire à l'écran Adolfo Celi est sinistre à souhait, comme souvent !
L'intrigue s'avère décousue. Tandis que le protagoniste n'a rien d'attachant, malgré la bonhommie de Mario Adorf (qui incarnait un méchant dans "Milano Calibro 9").
Néanmoins, passée la première heure de la version complète (1h35), l'ensemble décolle. L'étau se resserre autour du protagoniste, qui doit sortir de sa médiocrité, le rendant plus intéressant. Alors que Mario Adorf demeure plus convaincant que d'autres acteurs assez approximatifs.
La mise scène offre également les passages les plus rythmés. Dont une poursuite assez réussie et une fusillade finale sympathique.
A noter que même si le film a une mise en scène plus chaude ("Milano Calibro 9" était grisâtre), le portrait de Milan n'en demeure pas plus glorieux. Et le scénario, comme souvent dans le poliziottesco, est assez pessimiste.
Enfin, anecdote connue, les deux tueurs américains auraient inspiré Tarantino pour Jules et Vincent de "Pulp Fiction" !