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Dans le sillage des productions de la Hammer quand la firme britannique se frottait à l’aventures et à l’exotisme. Car on a souvent tendance à l’oublier, la Hammer ne se contenta pas de livrer des films d’épouvante, mais elle se délecta également à produire des films de genre destinés à un public très demandeur. L’Empreinte du dragon rouge n’est certainement pas sa plus grande réussite car le scénario (pourtant signé Jimmy Sangster) est très mince, mais la reconstitution en studio du port de Hong-Kong et de ses ruelles est un véritable régal pour les yeux. C’est la grande époque où la firme mise sur des décors flamboyants qui, s’ils ne font pas illusion (et ce n’est pas ce qu’on leur demande) parviennent à créer une atmosphère toute particulière.


Le résultat a beaucoup vieilli et semble très daté, ce qui explique qu’il n’est pas (en dépit de sa très courte durée) particulièrement palpitant. Les maquillages un peu grossiers des acteurs européens pour les transformer en de crédibles asiatiques prêtent à sourire, mais c’était l’usage à l’époque, et cela donne paradoxalement un crédit supplémentaire à l’œuvre. Ce qui passe moins, c’est la psychologie des personnages réduite à sa portion congrue qui les conduit à réagir de façon surprenante. Alors que le scénariste a opté pour des morts parfois violentes de certains personnages, ceux qui leur survivent ont une capacité à contenir leurs émotions qui frôlent le ridicule et empêchent d’entrer pleinement dans un récit de vengeance plus abouti. Christopher Lee, qui semble interpréter avant l’heure son personnage de Fu Manchu, est malheureusement mal exploité. Il incarne, certes, pour la première fois de sa carrière, le premier rôle, mais sa présence à l’écran reste limitée et il se contente d’être le méchant de service qui donne des ordres depuis son fauteuil. Cet aspect est décevant.


Si on se réjouit de la noirceur du récit (Jimmy Sangster n’hésite pas à supprimer des personnages sympathiques voire totalement innocents), la réplique du personnage principal se révèle trop policée. Certaines séquences lorgnant du côté de l’épouvante, on aurait pu imaginer une chute plus spectaculaire. On a ainsi l’impression que le film ne va pas tout à fait au bout de ses idées. Il pose des situations plutôt osées mais semble refuser de les résoudre de la même façon. C’est la limite de ce long-métrage pas désagréable mais trop sage dans son exécution.


Play-It-Again-Seb
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