En 1970, Truffaut s'apprête à donner un nouveau chapitre à la saga d'Antoine Doisnel, mais il offre au cinéma la mise en scène d'un chapitre singulier de l'histoire de France: celui qui concerne la découverte d'un enfant dans les bois. Recueilli par un scientifique, incarné par Truffaut, et donné en garde à une veuve, Madame Guérin, on tente de lui donner une insertion sociale: après l'avoir appelé Victor (en ayant remarqué sa sensibilité à la lettre O), c'est avec force leçons et jeux éducatifs que le "couple" acclimate le petit à sa nouvelle vie. Si les progrès seront là, le jeune Victor de l'Aveyron se révélera historiquement être un enfant autiste, sera incapable de prononcer un mot et mourra avant d'avoir atteint ses trente ans dans un institut spécialisé.
Au-delà de l'aspect purement didactique du scénario, Truffaut le professeur figure ici le mette en scène face à un public, telle une leçon de cinéma où le visionnaire apprend au spectateur la construction du scénario parfait et la mise en scène maîtrisée, définitivement sortie du giron de la nouvelle vague, qui va crescendo au rythme des apprentissages du jeune Victor.