Franchement, la bande-annonce de ce premier film d’Aurélien Peyre ne me tentait pas vraiment mais au vu des très bonnes notes qu'il ramasse, je me suis dit que j'allais quand même y jeter un œil. Et j'ai bien fais ! En effet, comme le dirai Queen, il ne faut jamais juger un sac à l'étiquette, surtout lorsque c'est un film aussi difficile à vendre que celui-ci.
Nous suivons pourtant tout simplement Hugo qui revient passer ses vacances sur l'île où il a grandi avec tous ses potes toxiques. Mais cette année, il ne vient pas seul, il est accompagné d'une petite amie disons plutôt voyante.
Nous avons un teen movie avec un des thèmes phares du genre qui est le passage à l'âge adulte. Thème induit dès les premières secondes avec ce fond noir accompagné de sons qui prêtent à confusion ; c'est-à-dire qui donnent à penser que le personnage principal est en plein coït alors qu'il fait en réalité de la corde à sauter. Et c'est toujours sur ces deux tableaux que vont jouer le film et les personnages.
Ex enfant en surpoids, on comprend assez rapidement qu'il existe chez Hugo deux personnalités bien distinctes : celle au naturel, comme il l'affiche avec sa copine par exemple, c'est-à-dire un garçon timide, profondément gentil mais portant aussi les séquelles de son passé et puis le paraitre. Celle qu'il affiche chez ses anciens amis toxiques qui redeviennent d'ailleurs soudainement ses potes parce-qu'il a pris du muscle et sort avec un "avion de chasse". Et ça Hugo, il aime bien, jusqu'à se confondre avec quelqu'un qu'il n'est pas, notamment faussement plein d'assurance.
Et puis à côté, nous avons Queen qui tranche avec Hugo à tous les points de vue puisque malgré les clichés de la fille superficielle qu'elle affiche, elle est "nature peinture". C'est-à-dire que oui, elle a du caractère, parle fort, a des expressions peu communes (enfin tout dépend de la région), a de longs ongles, est esthéticienne et a ainsi du mal à se fondre dans cette masse de bobos parisiens faisant tous des études supérieures et prenant plus Queen comme une bête de foire qu'autre chose.
Alors bien-sûr, le film ne réinvente rien à ce sujet, le fait de délaisser ou même trahir ses potes marginaux pour s’intégrer aux populaires, c'est dans n'importe quel teen movie américain comme "Lolita malgré moi" par exemple. Mais ici, nous avons un petit plus, une sincérité dans l'écriture et dans les personnages qui fait que l'on s'identifie immédiatement à eux.
L'ensemble est de plus porté par un très bon casting notamment Félix Lefebvre qui n'a plus rien à prouver et puis Anja Verderosa qui est la véritable révélation du film.
"L'Épreuve du feu" est donc tout simplement une très bonne surprise car il réussit très bien à cerner l'épreuve qu'est l'adolescence.