Agée de 45 ans au moment du tournage de ce film, Joan Crawford, joue les prolongations. Elle n'a clairement plus l'âge de jouer le rôle d'Ethel ! On peut d'ailleurs faire la comparaison, avec "Eve" de Mankiewicz, sortie la même année et traitant aussi d'une jeune arriviste aux dents longues : Et bien, Crawford est encore plus âgée que Bette Davis, qui y jouait le rôle d'une star vieillissante sur le déclin !
Autant dire que ce film part dès le départ avec de mauvaises cartes. D'ailleurs toute la première partie du film sonne faux et souffre d'une mise en scène poussive, multipliant les clichés d'une société patriarcale et de la misogynie. Il faut attendre la moitié du film lorsque Ethel se fait passer pour une grande dame du monde, pour que l'actrice reprenne pied dans une situation à sa mesure.
Heureusement la dernière moitié du film parvient à faire oublier le très laborieux début, grâce aussi aux très belles prestations de ses partenaire Hugh Senders, Steve Cochran et Kent Smith qui se déchirent pour elle. Le schéma Scorsesien de l'ascenseur sociale et de sa chute marche à plein dans ce final, qui fait de ce film le seul véritablement intéressant dans la filmographie de son réalisateur Vincent Sherman.