L'Espion qui m'aimait par Gaby Aisthé
Quoi quoi quoi quoi quoi ?! James Bond amoureux ?! Les british travaillant avec les soviets ?! Ma doué beniguet, mais où va le monde !?
Et en prime l'Aston Martin a été remplacée par une voiture sous marin (bon, d'accord, elle est laide, mais elle à une certaine classe dans ses fonctionnalités, reconnaissons lui cela quand même) !
Et puis le générique nian nian de début aurait dû me mettre sur la piste : les temps changent...
Bon, tachons de relativiser un peu et de juger ce film sans s'emporter.
Heureusement, tout ne change pas dans ce film. Roger Moore-007 conserve heureusement son sens de l'humour ainsi que son goût dangereux pour les femmes. Peut être qu'en fin de compte, the spy who loved me devrait il se traduire par l'espionne qui m'aimait... Après tout, il ne fait que 'marquer pour l'Angleterre'... (Oui je sais, on se console comme on peut).
Classe, humour, séduction, aptitude au combat, rien ne manque à ce Bond, et tout à coup on se sent mieux.
La James Bond girl quant à elle, a des tripes et un minimum d'envergure, ce qui ne saurait gâcher le film. Nous ne sommes pas sur une vague potiche victime des évènements et du méchant, mais sur une vraie espionne, une battante (quoi qu'un peu 'fragile' parfois, dommage pour un major... Mais passons), une femme intelligente égale de James.
Le méchant, lui, à de vrais projets idéologiques et son ambition se couple à un bon goût certain qui en font un Vilain de James Bond très à la hauteur. Enfin quelqu'un qui n'est pas simplement guidé par l'argent (Je n'ai rien contre le Spectre, mais un peu de changement, c'est sympas) et qui ne conçoit pas sa base sous marine uniquement comme un QG pour ses opérations, mais comme la première pierre posé sur le chemin d'une nouvelle vie. L'argent est certes un moteur d'influence important dans le monde, mais une idéologie structurée telle que la sienne aussi.
Il est d'ailleurs intéressant de voir que deux idéologies-pays en quête de suprématie (capitalisme et communisme incarnés par l'Angleterre et les soviets) peuvent s'unir contre un troisième mode de pensée et un dictateur totalitaire afin de pouvoir maintenir le monde qu'ils aiment tant...
Enfin bref, poursuivons.
Le film est globalement plutôt bon et bien rythmé. Même si quelques détails pêchent un peu.
- La musique notamment, sans être mauvaise, m'a franchement moins exalté que celle des précédents opus.
- L'homme de main ensuite, le Requin, manque également d'originalité. Un grand costaud indestructible, je ne dit pas non, avec des dents métalliques, bof, pourquoi pas, mais il m'a semblé un peu trop caricatural.
- Enfin, la visite de la base sous marine par Rob Sterling et sa femme. Se faire inviter en tant que biologiste maritime, je ne dit pas, mais la scène est extrêmement mal agencée. Quoi, il vient juste pour dire bonjour et jeter un oeil à trois aquarium avant de partir ? On dirait que la scène a été incrustée là simplement pour présenter les lieux et non pas pour faire avancer l'intrigue. Dommage, mille fois dommage ! On aurait pu avoir un jaugeage réciproque des deux personnages bien plus excitant !
Mais globalement, comme je l'ai dis plus haut, le film se défend et ces détails restent des détails qui ne viennent pas entacher le film grossièrement.
Un film à la hauteur d'un James Bond qui, comme les autres, ne m'a pas fait réellement vibrer (encore une fois je le dis et le répète, je ne suis pas fan de films d'espionnage, cela doit être pour cela), mais qui m'a globalement satisfaite et qui atteint ses objectifs.