Génial, l'un des meilleurs films de la décennies (avec son petit frère La Graine et le Mulet, décidément, Kechiche est un dieu). Les (jeunes) acteurs sont grandioses d'énergie et d'authenticité, et donnent aux personnages toute leur chair. Kechiche filme des visages, des scènes d'une banalité somptueuse (c'est un disciple talentueux de Cassavetes et de Pialat), d'où ressort une espèce de crise qui va jusqu'à nous gêner et nous bousculer. Jeu du langage, jeu des visages, la langue de la rue d'aujourd'hui se mêle à celle de Marivaux, et le visage charmeur de Lydia pousse Krimo (qui tombe instantanément amoureux, et ça, Kechiche le filme parfaitement bien) à suivre leur répétition.
Nul doute que la postérité laissera à Kechiche sa place, méritée, parmi les plus grands cinéastes français.