Privé d'argent et pellicule pour continuer son film, un réalisateur est contraint de suspendre le tournage. Commencent alors une période de désoeuvrement pour toute l'équipe ...et, possiblement, un grand moment d'ennui pour le spectateur.
Wim Wenders suit chacun des membres du tournage dans son attente et dans son intimité, à travers ses états d'âme et ses occupations futiles. Le propos est désespérément obscur et, s'il se rattache à une réflexion sur le cinéma, je me suis trouvé assez peu disposé, au regard d'une mise en scène austère et soporifique, à en déceler le sens.
Wenders plaide probablement pour un cinéma humaniste, par opposition au cinéma commercial et boursouflé d'Hollywood ; son cinéma à lui est élitiste et narcissique. La seconde partie de son film, où Wenders donne un semblant d'animation, est, à la façon d'une série noire, une charge symbolique contre le système de production américain. Nul doute que "L'état des choses", peuplé de personnages-ectoplasmes et de lectures ésotériques, s'expose lui aussi à un plaidoyer pour un cinéma moins distant.