L'Étrange couleur des larmes de ton corps par MaximeMichaut
Kaléidoscope brouillon de douleurs éphémères, L'Étrange Couleur des Larmes de Ton Corps, à l'image de son titre à rallonge, est un exercice de tous les excès qui peine à convaincre malgré quelques qualités. Sur les bases louables d'une révérence totale au giallo, les réalisateurs multiplient les fulgurances et les déviations dans une galerie prématurément fascinante d'images clinquantes, parfois superbes, souvent futiles. Les idées visuelles affluent, mais aucuns liens résistants n'émergent : thriller hitchcockien, demeure hantée, recherche esthétique de la souffrance, purgatoire d'expiations, quête psychanalytique... toutes les pistes sont pointées du doigt pour excuser ce pur exercice de style, en vain. L'Étrange Couleur... n'est finalement que la course à l'aveugle de deux cinéastes un brin suffisants, bourrés d'idées mais piètres conteurs et directeurs d'acteurs, condamnés par les références qu'ils conjurent.