L'Amour ne dure pas toujours trois ans...

Tout simplement surprenant. Mélangeant drame et fantastique, décors et costumes authentiques et effets spéciaux saisissants, L'Étrange histoire de Benjamin Button est une franche réussite. Pour son septième long-métrage, David Fincher met donc en scène la vie d'un personnage extraordinaire, rajeunissant au fil des années, adaptée d'une vieille nouvelle datant de 1921. Il propose ainsi une œuvre complète, épique, soignant son film du début à la fin, n'omettant aucun détail, travaillant méticuleusement sur chaque effet visuel et narrant son scénario de façon précise et passionnée.

Dans le rôle-titre, Brad Pitt, qui retrouve Fincher pour la troisième fois après Seven et Fight Club, dans une de ses meilleures prestations L'acteur joue juste, joue bien, intégrant son personnage avec émotion et conviction et ce, au travers des âges. Commençant comme un petit vieillard en fauteuil roulant, se terminant en enfant sénile, Benjamin Button est un cas passionnant qu'il est magnifique de contempler à travers ce parcours initiatique plutôt curieux. L'étrange personnage élevé par une famille noire américaine va tour à tour rencontrer une galerie d'individus tous plus enrichissant les uns que les autres...

Il va découvrir par exemple l'humilité avec un pygmée globe-trotter, l'aventure à bord d'un paquebot mené par un sympathique navigateur alcoolique (Jared Harris, méconnaissable), ce qui l'amènera à avoir une relation ambiguë avec une femme corporellement "plus âgée" (Tilda Swinton, dans le passage le plus longuet du film) et enfin l'amour véritable et forcément compliqué avec son amie d'enfance Daisy, campée par une Cate Blanchett au sommet de sa forme. Au cours de ces 2h40 de métrage, notre héros va rencontrer l'amour, la haine, la vie, la mort... L'Étrange histoire de Benjamin Button est donc une œuvre complète, un peu longue par moments mais dans tous les cas sublime.