"L'étudiante et Monsieur Henri" est le genre de réalisation qui va bien au delà de ce que l'on pense découvrir au premier abord ! C'est par là même que ce film de Ivan Calbérac est enchanteur, car il nous embarque sur des chemins insoupçonnés bien loin des caricatures attendues ou craintes, bien loin du schéma classique de la comédie classique... En effet, les acteurs ont un véritable rôle à jouer, une vraie personnalité à défendre et qui tienne vraiment la route ! Claude Brasseur et Noémie Schmidt forment un duo certes attendu, mais qui dont la relation échappe aux clichés habituels en se faisant profonde, fouillée et bien analysée. Certains moments sont même très touchants, très révélateurs d'une souffrance à différents degrés que chacun exprime ou avoue à sa manière... Le côté ronchon et méprisant de Monsieur Henri est également justifié et devient même ici très pertinent, par rapport à son passé et à l'attitude qu'il a vis à vis de son fils (excellent Guillaume de Tonquedec), et surtout de sa "bru" (Frédérique Bel, unique) ! Tandis que Noémie Schmidt, lumineuse, compose avec talent un rôle tout en opposition, tel une "petite Constance" à la fois affranchie et tiraillée, en déficit complet d'estime de soi, coincée entre ses espoirs et ses échecs... Toute cette interaction avec les rebondissements qui en découlent, sert parfaitement le propos du film qui de ce fait fonctionne très bien en prenant même petit à petit une certaine densité et une gravité plutôt bienvenue, malgré l'humour omniprésent et bien dosé... La fin pas si prévisible par rapport à la logique attendue est belle et simple sans esbroufe, sans en faire des tonnes ! Un bon film sur le rapport humain intergénérationnel vu avec intelligence, tact et délicatesse.