Après, le fantastique, le film pour enfant et la chronique sociale, Nakagawa se penche sur le policier/thriller matinée de [i]Women in prison[/i]. C'est d'ailleurs cet aspect qui est le plus surprenant bien que ça n'occupe qu'une petite dizaine de minutes du récit. Mais il faut voir comment le scénario joue à fond la carte des prisonnières frustrée sexuellement au point de devenir à moitié folle de jalousie quand l'une d'elle a un visiteur au parloir. Du coup, elle se laisse facilement aller à l'homosexualité sans trop de retenue comme si l'acte sexuelle devenait dès lors évident et indispensable. Bon, en 1960, le film demeure très chaste et les quelques papouilles se feront hors-champ mais cette description assez crue et directe m'a plutôt surpris.


Le reste du film est plutôt correct et sympathique pour sa cadence candide qui ne s'embête pas avec la cohérence et la vraisemblance. La séquence de l'évasion est un grand moment de n'importe quoi scénaristique. Les filles semblent scier un barreau en quelques secondes, se procure une corde on ne sait pas comment, l'accroche à une cheminée par miracle (physiquement impossible) et sortent d'on ne sait où une longue planche en bois pour traverser la cour intérieure). Le dénouement est du même acabit avec des vrais coupables qui sont arrêtés sans réelle raison et qui ne passent même pas vraiment des aveux. Mais le plus improbable reste


La mort de l'enfant dont l'héroïne se fiche royalement rapidement


Bah, l'avantage, c'est que ça propose donc un rythme assez soutenu avec 75 minutes au compteur qui défilent assez facilement mais sans non plus s'emballer. Il y a tout de même une séquence de suspens très faîte quand le duo de fugitifs se trouvent dans un train, traqué par des policiers. On a l'impression que Kim Jee-won l'a découvert avant de mettre en scène son dernier film Age of shadows car quelques péripéties sont très proches. Dommage que le budget ne lui permette pas de mieux concrétiser certains situations (le passage où les héros doivent s'accrocher sur la façade du train est vraiment bricolée avec les moyens du bord).
Les autres séquences sont dans l'ensemble efficaces, souvent bien découpées et éclairées mais manque de nervosité à l'image du casting qui n'a l'air que moyennement inquiété par les évènements qu'ils vivent. Les moments les mieux filmés sont presque les séquences à l'intérieur de la cellule où l'on retrouve un peu le travail de Nakagawa sur la durée des plans et la du gestion de l'espace.


Pas mal mais ça ne parvient pas à dépasser son cadre de Série B un peu fauchée.

anthonyplu
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le 25 nov. 2016

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anthonyplu

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