**Est hic rēs nullus...* (Locution Latine bâtarde seyant parfaitement à ce film)


Je commence à écrire cette critique alors que le film n'en est qu'à 1h01 et je dois dire que je m'ennuie et me facepalme ici et là...
J'ai pourtant beaucoup apprécié la trilogie Halloween (au contraire de la majorité d'entres vous, amis SC) mais ici, rien ne fonctionne.


Les 30 premières minutes du film sont ennuyeuses à mourir, nous présentant sommairement des persos au charisme d'huitre (les deux gamines, le père veuf...) dont on n'a déjà rien à foutre et ce, dans des situations NUUUULLeu !, comme dirait Wayne Campbell.


Il va évidemment falloir comparer ce truc au film de Friedkin car ce Believer croit être la suite de l'excellent (et inimitable) The Exorcist 73, mais ici, c'est plutôt sa parodie...
Et même pas marrante, en plus...


Donc, The Exorcist (le vrai) nous présentait une entame pleine de menace où Lankaster Merrin retrouvait l'image d'un ancien "camarade de jeu" dans les ruines de Ninive: Pazuzu, le Démon du vent.
Puis on faisait connaissance avec Chris Mc Neil et sa fille Regan vivant provisoirement une vie assez banale à Georgetown : la complicité mère-fille était parfaitement interprétée par Ellen Burstyn et Linda Blair.
Non seulement leur alchimie était naturelle mais de plus, elles avaient toutes deux du charisme et donnait une profondeur et une crédibilité de tous les instants à chaque scène (la course à travers la maison, préfigurant la scène du "spiderwalk" original (jamais inclue dans aucun montage et ne dites pas que si, celle de la version 2000 est une version raccourcie n'utilisant pas Linda Blair mais une gymnaste) scène du coucher avec les dialogues concernant "l'éventuel" mariage de Dennings et MacNeil....


Dans cette cuvée 2023, le lien entre Victor (l'inexpressif Leslie Odom Jr.) et Angela (l'actrice sans charisme Lydia Jewett) est nul et non avenu, rien ne montre l'étincelle d'une alchimie quelconque entre les deux acteurs, alors que le personnage d'Angela est née d'un choix cornélien à peine esquissé et...
Et rien !


Green avait pourtant réussi à ré-iconiser Michael Myers dans sa trilogie Halloween mais ici, tout n'est que laideur visuelle, la réintroduction de Chris MacNeil n'a aucun impact ni aucun intérêt...


Pourquoi aucun impact, à l'inverse de Laurie Strode dans Halloween ?
Parce que Curtis a été présente dans la moitié de la saga, soit 7 films !


Burstyn, deux fois en comptant ce Believer, croyez-le ou non !


Donc le perso de MacNeil n'a aucun impact 50 ans plus tard et n'apporte rien à l'histoire (et c'est pas la ridicule scène de sa confrontation avec la Katherine possédée qui va relever le niveau: "Release this child ! Release this child!" anonne une pauvre Chris se prenant pour une exorciste, avant de


se faire pénétrer les yeux par un crucifix (oui, en 2023, on ne montre pas "l'immontrable" car on n'a pas de couilles et surtout, c'est pas politiquement correct, hein !) pour


finir en avatar d'un bad guy de Bioman (超電子バイオマン, pour les intimes) avec ses yeux de mouche...


Que dire de l'autorisation d'exécuter un exorcisme via le père Tarain ("ain" comme "pain") qui dit "...and what I have seen with my own eyes..." alors que son perso est à peine apparu peu de temps auparavant et qu'il a juste vu la raie de mon cul (désolé pour cette image crue, mais c'est tellement con que ça me gonfle un peu, là...)


Comme si tout cela ne suffisait pas, Green et ses potes balancent du Vaudou (??) parce que euh, le perso principal est Noir (oui c'est connu, tous les Noirs pratiquent le Vaudou au coucher du soleil, hein...).


Ai-je déjà dit que la totalité du cast est mauvais, non ?
Bon, je le dis, alors !
Je ne connaissais pas Odom Jr. et ma foi, au vu de sa piètre performance qui tire encore plus le projet vers le bas (déjà qu'il a touché le fond...), je ne suis pas prêt à le revoir avant les 20 prochaines années à venir.
Lydia Jewett est aussi très mauvaise, tout comme sa copine d'écran Olivia O'Neill et en plus, elles sont pas très cinégéniques.
Pas de beauté ni de talent, c'est fâcheux !
Et qui plus est, on leur a tartiné la figure avec des maquillages aussi ratés que ceux de Exorcist Beginning avec des fronts volumineux et des arcades sourcilières proéminentes...
Come on, regardez ce qu'avait fait Dick Smith en 1973 !
Il y a 50 ans !!
Maquillage progressif résultant d'auto-mutilation et...et le jeu de Linda Blair dirigé avec brio par Bill Friedkin, quoi !
Pas de ricanement outrancier théâtraux mais ceux d'une multitude de personalités qui réagissent en t...
Pfff, les gars, vous n'avez décidément rien retenu du film de Friedkin, c'est désolant...


Et ce truc final avec la euh...,


vapeur diabolique jaune qui sort des filles, combattues par la fumée euh...Vaudou de la


cheminée...


F for FUCK...
U for UCK...
C for CK...
K for K...


FUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUCK !!!!


Me voilà possédé par le Violator, tel qu'incarné par John Leguizamo dans Spawn en 1997 et je vais vomir de la purée de pois sur ce truc Believer, croyez-moi !


Cet Exorciste est aussi con et mauvais que Repossessed, la parodie nullissime avec Leslie Nielsen et Linda Blair (1990) mais ici, le film se veut sérieux, donc c'est pire !


Le film de Friedkin débute sur une promesse maligne et se finit en tragédie.


Celui de Green commence comme un épisode de NCIS et se finit comme un épisode de South Park !


Aucune tension, aucune frousse, aucune bonne idée aucune beauté, rien !
Ce film ne vaut pas mieux que l'affreux Exorcist The Beginning sorti 19 ans plus tôt et au moins dans ce dernier, on avait au moins UNE scène intéressante (la seule qui faisait kiffer son réal, d'ailleurs !), le champ plein de crucifiés...


Mais ici, c'est le Néant insondable, ce qu'on appelle un ratage intégral.


Oh, j'allais oublié: dans le monument de Friedkin (la version de 73, j'entends), la religion ne prenait jamais le pas ni ne baignait le film dans un prosélytisme de merde car après tout, le père Karras avait perdu sa foi, Merrin semblait résigné à mourir face à Pazuzu et Chris et sa fille étaient athées...


Mais ici, on entend du "In the name of JC"... un million de fois par plein de persos qui assistent bizarrement à l'exorcisme: une prêtresse vaudou, une nonne ratée, un prêtre en costume cravate (si si !), le voisin de Victor, le facteur de la cité HLM, le vendeur de journaux, le ramasseur de balle à Wimbledon 1998...


Pazuzu, Pazuzu...
Antagoniste central du film de 73, il n'est fait mention dans ce film cuvée 2023.
Donc, on sait vraiment pas qui possède qui et quoi.
Pourtant, pléthores de clin d'oeil au film original sont planqués (grossièrement) ici et là (les chiens qui se battent au début, la ref à l'hôpital psychiatrique - autrefois réellement terrifiant chez Friedkin, ici anecdotique au mieux), des images subliminales ridicules et pop, il y a même


la tête retournée à 180° mais là, c'est le prêtre random qui arrive tel le sauveur


et puis euh...SNAP !


L'exorcisme ( HA HA AH AH AH AH!!!) se termine


par Angela qui vomit des CGI au plafond pendant un siècle et cette gerbe numérique se transforme en vortex qui euh


...STOP!!!


Purge insondable de 2023, cette inutile séquelle/reboot est filmée et jouée et montée comme un pilote d'une série télé quelconque.
Le film du regretté William Friedkin est violé par tous les orifices et le roman de feu William Peter Blatty sert de papier toilette à cet immonde resucée indigne du talent et de l'inventivité que Green avait eu avant de se fourvoyer dans cette chose longue et molle.


Je suppose que Burstyn et Blair (devenue par ailleurs un épouvantable épouvantail botoxé/lifté à mort) ont participé au film en pensant que la formule Green ayant si bien marché pour la franchise Halloween se reproduirait ici !
C'est aussi ce que pensèrent les exécutifs d'Universal en signant un chèque de 400 M$ pour produire la trilogie The Exorcist mais..., hé hé, le diable n'est t-il pas dans les détails..?


Pour une fois, je suis au diapason de la majorité et de fait, les deux autres volets de la trilogie vont devoir emprunter d'autres voies que celles utilisées dans cet affreux Episode I.
Green ne sera poeut-être plus de l'aventure et...et c'est peut-être mieux, car je pense qu'il avaiot tout compris pour Halloween, mais n'a rien pigé à The Exorcist, qui est avant tout un drame familial mâtinée d'horreur et non l'inverse.


Mirabile Dictu, non ?

Franck_Plissken
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Comment couler une franchise... et VOYAGE DANS MA MEMOIRE 2023

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le 24 oct. 2023

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The Lizard King

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