Un Récit éternel
À une époque où le genre de l’heroic fantasy connaît une popularité sans précédent, il ne paraît pas incongru de rappeler qu’il n’entretient avec les légendes traditionnelles qu’un rapport en fin de...
Par
le 17 août 2012
41 j'aime
L’Histoire sans fin est un projet qui aurait pu marquer de son empreinte l’univers fantasy au cinéma. Sorti à une époque où le genre était peu exploité avant de voir fleurir plusieurs projets à partir des années 90 avec des sagas aujourd’hui inoubliables à commencer évidemment par le Seigneur des Anneaux, le film adapte ici le roman du même nom de Michael Ende. Il était bien courageux de lancer une telle production, personne n’y croyait vraiment, confirmé par des résultats en demi-teinte au box-office en 1984. Et pourtant, alors qu’on le pensait bon pour les oubliettes, l’Histoire sans Fin va gagner en popularité au fil des années pour devenir un objet de pop culture. En témoigne les nombreuses références, on pense entre autres dernièrement à la reprise de la musique du film dans la série phénomène de Netflix, Stranger Things. On voit également les vidéos pulluler sur YouTube qui reviennent régulièrement sur ce film confirmant une certaine tendresse pour cette histoire. En effet, si L’Histoire sans fin s’est finalement fait un nom, c’est tout d’abord grâce au talent de son réalisateur, Wolfgang Petersen, qui venait de connaitre son premier succès avec Le Bateau en 1981. Il enchainera plus tard avec des films comme Alerte! (1995) ou encore Troie (2004). Un metteur en scène qui gagnera donc ses galons au fil des années et un choix qui s’avère déjà pertinent pour cette adaptation sur les grands écrans. On peut compter sur le bonhomme pour retranscrire l’univers fantastique riche du livre éponyme. Comment ne pas citer également la célèbre musique qui marquera à jamais le film, quitte à dépasser le film lui-même prouvant son aura. On la doit au compositeur prolifique des années 70 à 80, Giorgio Moroder, qui a signé des partitions réussies avec Midnight Express, Scarface ou encore Flashdance. Mais il n’est pas tout seul derrière la composition, il faut saluer également le travail de Klaus Doldinger qui avait déjà accompagné Wolfgang Petersen sur Le Bateau dont certaines sonorités se rapprochent. Les deux compères apportent tout simplement une vraie âme musicale qui apporte une petite touche dans notre affection pour ce film. Devenue culte, elle est la représentation d’un cinéma d’une autre époque à l’image du film dans sa globalité. Quant au casting, pas d’acteur vedette, il est essentiellement constitué d’enfants dans les premiers rôles.
Après le générique d'ouverture et sa célèbre musique, on fait la connaissance du jeune Bastien qui avec son père font leur deuil depuis la disparition de sa mère. Cette première scène permet de poser efficacement l’ambiance lourde entre ce père et ce fils à coups de silences pesants. Le jeune garçon semble vouloir s’évader au détriment de son père qui lui rappelle que l’école est nécessaire pour continuer à avancer. Alors qu’il est sur le chemin, il se fait martyriser par certains de ses camarades avant de tomber sur une librairie dans laquelle un mystérieux vieil homme lui présente un livre pas comme les autres. Evidemment curieux, il décidera d’emprunter le livre avant de se lancer rapidement dans la lecture de celui-ci. On découvre alors l’univers fantastique du livre dans lequel plusieurs personnages évoquent un mal qui envahit leur monde appelé le néant. Ils vont alors décider d’aller à la rencontre de l’impératrice afin de l’avertir du danger. Cette plongée dans cet univers est l’occasion de montrer que le film a pris un sacré coup de vieux malgré toute sa volonté évidente. En effet, l'histoire foisonne de décors et propose plusieurs personnages aux maquillages variés. Il y a un vrai travail qui a été fait sur le visuel ce qui lui donne encore aujourd’hui un certain cachet malgré le poids des années. Ce ne sont pas les dialogues qui permettront de changer la donne mais le film a ce charme globalement qui permet d’oublier ces quelques détails. Le film respire tellement les années 80 et il y a une telle sincérité dans ce qu’il propose qu’il parvient à se montrer attendrissant comme un dessin animé de notre enfance même s’il s’autorise quelques moments difficiles qui étonnent dans ce genre de film. Pour revenir à l’histoire, alors que l’impératrice est sur le point de disparaitre, un jeune guerrier est alors appelé pour sauver le monde de ce mal qui détruit tout sur son passage. Sa quête permettra de découvrir cet univers riche rempli d’embûches. On pourra regretter que le film n’aille pas plus loin et ne fait que survoler certains passages, il faut dire qu’avec une durée de 1h30, il ne fallait pas s’attendre à un film qui prend le temps de poser son intrigue. En parallèle, le jeune Bastien sera de plus en plus impliqué par cette histoire devenant presque acteur au fil des pages jusqu’à un dénouement où il jouera un rôle crucial dans l’avenir de cet univers. Le film joue au final beaucoup sur notre imaginaire et sur l’envie de s’évader à travers les rêves afin de sortir de notre quotidien morose. On pourra noter enfin que les jeunes acteurs s’en sortent étonnamment bien et livrent une performance solide, qui participent à ce que le spectateur s’attache à nos héros.
L’Histoire sans fin est loin d'être parfait et pourtant le film se regarde avec plaisir. A l’époque, si celui-ci a bien eu du mal à se faire une place au box-office, il sera suivi par deux autres épisodes du fait de sa réputation grandissante. Deux suites malheureusement oubliables qui prouvent que ce premier volet est une petite réussite, un autre cinéma où l’ère de la technologie était encore à ses balbutiements qui se repose sur un vrai travail dans ce qu’il nous propose entre décors, costumes et maquillages. Et même si son histoire est plutôt simpliste, on apprécie le visionnage pour sa sincérité.
Créée
le 19 juil. 2023
Critique lue 15 fois
1 j'aime
À une époque où le genre de l’heroic fantasy connaît une popularité sans précédent, il ne paraît pas incongru de rappeler qu’il n’entretient avec les légendes traditionnelles qu’un rapport en fin de...
Par
le 17 août 2012
41 j'aime
Revoir L’Histoire sans fin au moins deux décennies après n’a pas été sans émotions. Sans aucun souvenir ou presque du ou des visionnages, avec la certitude presque complète de ne pas avoir possédé la...
le 15 août 2023
36 j'aime
11
Ce film est une escroquerie, on nous vend une histoire sans fin alors que le film s'arrête au bout de 94 minutes, Ils auraient dû appeler ça "L'Histoire qui dure 1h34". En plus ils ont copié sur Game...
Par
le 19 août 2016
36 j'aime
5
Hitman and Bodyguard a surpris avec son petit succès au box-office mondial lors de sa sortie en 2017 qui s’appuyait essentiellement sur le capital sympathie de son duo d’acteurs, Ryan Reynolds et...
Par
le 5 juil. 2021
13 j'aime
Amazon n'est décidément pas en reste face au mastodonte Netflix avec un catalogue cinéma exclusif qui s'étoffe au fil des semaines. On souligne dernièrement l'arrivée du thriller The Voyeurs avec un...
Par
le 22 sept. 2021
10 j'aime
Film d'horreur à la française, Le Calendrier vient compléter une année bien chargée dans le cinéma de genre du côté de l'Hexagone après Méandre, La Nuée ou encore The Deep House. Des films certes...
Par
le 4 déc. 2021
8 j'aime
5