O ranch, ô désespoir

Probablement le plus faible des westerns du couple Anthony Mann-James Stewart. Après c'est leur cinquième et dernière collaboration, ils en avaient peut-être un peu ras-le-bol.
La faute a un manque de rythme criant qui empêche de réellement entrer dans cette histoire de vengeance. Un plat qui, ici, ne peut guère se manger plus froid, sinon à utiliser un congélo, je ne vois pas.

Une fois ce bémol énoncé, ça reste un western d'Anthony Mann avec Jimmy Stewart, on frôle donc automatiquement le 8. C'est un 7,75. Dans la vie, tout n'est qu'affaire de nuance.

La réalisation est audacieuse avec des plans sublimes. Jimmy nous ressert pour la millième fois son rôle de dur à cuir qui couine avec toujours autant de brio.

Un mention spéciale à Arthur Kennedy (tout comme Joe_Shlabotnik, je suis fan). Il donne à son personnage une identité troublante à mille lieues du méchant manichéen qu'on nous sort d'ordinaire. On ne le répètera jamais assez, il est important et difficile de réussir son méchant.
Malgré sa sale gueule et sa bouche tordue, Arthur Kennedy arrive à déclencher de l'empathie chez le spectateur. En tout cas chez moi, et en tant que spectateur ultime, j'en fais tout naturellement une généralité scientifique.