Petit homme, grand film

Je n'ai ni lu le roman de Matheson, ni vu le film de Jack Arnold, donc je ne pourrais juger des qualités d'adaptation de ce film, mais après tout peu importe : je trouve le film vraiment réussi. C'est ce que certains aiment appeler un grand petit film.

Ce qui accroche au début, c'est forcément le concept et l'idée de film d'aventure que ça induit : un homme qui rétrécit, et dont le foyer quotidien se transforme peu à peu en monde immense. C'est d'ailleurs presque un genre de film d'aventure en soi, que j'adore : faire du foyer un monde à explorer en jouant sur le rapport d'échelle (Toy Story, Jumanji, Chérie j'ai rétrécit les gosses...).

Mais la vraie qualité de L'homme qui rétrécit est surtout d'être un film à la portée existentielle. C'était un défi difficile à relever, et dès le début du film, avec cette voix off probablement tirée du roman qui annonce la couleur, je me suis demandé si Jan Kounen allait y parvenir.

Eh bah putain, oui. Les choix de mise en scène et de narration sont tous bons, payants, et font sens. Le film est sans fioriture, efficace, porté par la qualité du casting et de la technique. Kounen parvient à mettre en scène des situations en partie drôles sans pour autant renier leur premier degré dramatique. La fameuse araignée est incroyable, certes techniquement mais surtout dans l'écriture, évoluant au fil du film d'une manière qui m'a rappelé Life of Pi d'Ang Lee.

Pas trop envie de développer davantage les détails étant donné que j'ai eu la chance de le voir un mois en avance en avp exclusive au festival Hypermondes, mais autant je m'attendais à un film efficace, autant cet Homme qui rétrécit m'a diablement surpris par sa profondeur et son ton assez triste.