L'Humanoïde par Palplathune
L'humanoide est le concurrent direct de Starcrash dans la catégorie des sous Star Wars. Si le film d'Aldo Lado ne peut se vanter de la voluptueuse présence de la charmante Caroline Munro, il reprend d'autres acteurs ayant officié aux cotés de l'agent 007 pour former sa distribution. On retrouve donc la délicieuse Barbara Bach (co-Bond girl dans L'Espion Qui m'Aimait), la sympathique Corrine Cléry (co-Bond Girl dans Moonraker) et le titanesque Richard Kiel (co-méchant dans les deux films précités) dans les principaux rôles.
Ce prestigieux (?) casting évolue dans un scénario qui cherche courageusement à émuler (imiter) les qualités de son modèle. Richard Kiel est un mélange de Han Solo et de Chewbacca, Corrine Cléry une simili princesse Leia... Plus étonnant, le personnage de Tom Tom (non, ce n'est pas une nana), un gamin Asiatique mixant en vrac Luke Skywalker, Ben Kenobi et Yoda (ceci alors que le personnage n'était pas encore apparu ! De l'exploitation avant gardiste en somme !).
Rien de trop surprenant non plus du coté des méchants. Ivan Rassimov est un décalque cheapos de Darth Vader accompagné de stormtroopers à son image (et dont le design fait penser à celui des soldats de Skeletor dans Les Maitres de l'Univers). La seule originalité tient au personnage de la sublime Barbara Bach, au croisement d'un taquin Tarkin et de l'Empereur Palpelapine, qui évoque une méchante de conte de fée (on pense à Blanche Neige).
Contrairement à Luigi Cozzi dont le Starcrash tirait ses influences du coté des péplums fantastiques, l'Humanoide fait des efforts pour créer un monde de space opéra proche de celui de l'oeuvre de Georges Lucas. Vaisseaux spatiaux (maquettes filmées de bien trop près pour être crédibles), décors ambitieux (entrepôts péniblement camouflés) paysages exotiques (extérieurs dans un vague désert) participent à la création de cet univers. Tout comme la présence de nombreuses loupiottes multicolores et de robots perfectionnés (un mémorable chien robot très cabot).
Comme inconscient du foirage intégral de l'entreprise, Aldo Lado filme aussi sérieusement qu'il en est capable. Sa mise en scène est appliquée et relativement satisfaisante vu les ingrédients batards avec lesquels il doit jongler.
Là où l'Humanoide aurait pu marquer des points, c'est du coté de la musique. Face à l'immense John Williams, John Barry sur Starcrash, en dépit du kitsch ambiant de l'oeuvre qu'il devait illustré, avait livre une composition qui n'avait pas à rougir face à celle de son collègue Américain. Morriconne, dans le même contexte, part complétement à l'ouest, signant une partition tendance électronique seventies aussi agréable que le vol d'une mouche.
Oeuvre d'exploitation typiquement Italienne, vouée à l'échec dés sa mise en chantier, L'Humanoide est un de ces ratages pour lesquels on ne peut pas s'empêcher d'éprouver de la sympathie. Au vu de la réputation culte que s'est forgée son frère ennemi, il serait bon de le redécouvrir.